L’Association des centres sociaux de Douai réunit les cinq centres sociaux de la ville. Leur démarche QVT s’est appuyée sur une forte participation des salariés qui est devenue un mode de management participatif. Explication avec Amandine Dubois-Fleury, chargée de mission Santé et qualité de vie au travail à Chorum.
Fil CIDES : Quelle est la qualité marquante de la démarche de l’Association des Centres sociaux de Douai (ACSD) ?
Amandine Dubois-Fleury : C’est une vrai expérience de management collaboratif, de bout en bout de leur démarche. Ils avaient pour projet d’aller vers plus de collaboration ce qui est, en soi, source de QVT. Mais ils ont utilisé le thème de la QVT et la mise en œuvre de leur démarche d’amélioration de la qualité de vie au travail pour expérimenter « dans la vraie vie » un management collaboratif permettant à chacun de s’exprimer et construire ensemble.
Une anecdote pour décrire jusqu’où ce management collaboratif s’est inscrit dans la structure : même pendant l’instruction du dossier que l’ACSD a déposé pour les Trophées, les deux référents ont animé une série de réunions de retour d’expérience sur le projet avec les salairés. Même là, ils ont mis en œuvre leur logique participative. Elle est devenue permanente.
Les professionnels des centres sociaux ont une expertise dans l’animation de collectifs citoyens pour renforcer leur pouvoir d’agir. N’est-il pas naturel qu’ils s’emploient à promouvoir la participation dans leur propre fonctionnement ?
Autant la participation et cette philosophie de la bienveillance est une valeur forte dans la politique des centres sociaux, autant c’est autre chose de l’intégrer dans le mode de fonctionnement des équipes au quotidien. Le naturel, ça s’apprend dès lors qu’il s’applique au milieu du travail… Au démarrage de leur démarche QVT, l’ACSD était comme beaucoup de centres sociaux : il y avait quelques actions par-ci, par là, mais la QVT n’était pas vue comme un vrai projet. Autrement dit, ils cherchaient à savoir par quoi commencer et comment ça marche.
Ce qui les différencie aujourd’hui, c’est qu’en posant les questions que tout le monde se pose, ils ont trouvé des réponses un peu différentes. Dès le départ les salariés ont échangé sur ce qu’était, pour eux, la QVT. Sans partir d’une définition préconçue. Et de leur définition, il ont déduit des axes d’actions. Ils avaient allumé le moteur et ont pu accélérer et avancer.
Et ce qui est remarquable, c'est que, même lancé dans un projet de transformation global, ils démontrent qu’on peut faire simple avec des outils qui sont là, comme l’organisation du dialogue.