Les Ateliers de Provence sont une entreprise adaptée qui emploi une cinquantaine de personnes dont 90 % sont en situation de handicap psychique ou moteur. L'entreprise est gérée par l'Association Régionale pour l'Intégration des personnes en situation de handicap ou en difficulté (ARI). Magali Ollier, chargée de mission SQVT à Chorum nous explique en quoi leur démarche QVT est exemplaire.
Quel est le fait marquant de la démarche QVT des Ateliers de Provence ?
Une dimension très intéressante est que la direction a abordé la démarche d'amélioration de la qualité de vie au travail en s'appuyant sur la qualité du service rendu. C'est-à-dire que la qualité du travail est intrinsèquement liée au fait d'être bien au travail. Ce n'est pas un évidence pour tout le monde, notamment dans les structures de l'ESS où l'activité est d'abord tourné vers un mieux être de l'usager que ce soit en terme de santé ou de situation sociale. Cela ne veut pas dire que ces structure oublient le sujet de la QVT, mais qu'il y a une sorte de hiérarchisation qui fait passer la satisfaction de l'usager avant le bien-être du salarié.
Autre point notable, c'est la participation. Les Ateliers de Provence, qui compte 90 % de salariés en situation de handicap psychique, se sont engagés dans la démarche avec la volonté d'associer tous les salariés sans exception au travers de groupes de travail. La démarche QVT a donc permis de rendre chacun des 53 salariés acteur de son travail, de le rendre du pouvoir d'agir.
Mais justement, l'objet même d'une entreprise adaptée est d'organiser des situations d'emploi adaptées aux salariés en situation de handicap. Peut-on en déduire que ces entreprises abordent naturellement la qualité de vie au travail ?
Les ESAT les EA ont cette optique de favoriser l'intégration sociale économique des personnes en situation de handicap et veillent à l'adéquation du travail aux compétences, à l'adaptation au poste ou au rythme de travail. Mais ces préoccupations s'expriment en premier lieu via une culture de la sécurité au travail. C'est normal puisque ces entreprises développent notamment des activités de conditionnement, d'entretien d'espaces verts, de petite production industrielle qui confrontent les salariés à des risques professionnels "classiques", liés à l'usage d'outils, de machines. Mais c'est différent d'une culture de la qualité de vie au travail qui, elle, s'attache à l'organisation du travail et aux pratiques managériales.
Du fait de ce tropisme des entreprise adaptées sur la culture de sécurité, il est souvent nécessaire de les aider à décaler leur regard car la qualité de vie au travail est un outil de prévention, oui, mais sur des risques spécifiques tels que les risques psychosociaux. C'est pourquoi, d'ailleurs, il nous est paru intéressant de saluer la démarche des Ateliers de Provence qui est orientée vers un management participatif.