L’épargne solidaire en France affiche un taux d’augmentation de son encours de 23,7 % en un an pour atteindre 8,46 milliards d’euros. Une augmentation inédite qui fait entrer la finance solidaire »dans l’ère de la démocratisation », selon Finansol.
La finance mondiale inquiète, la finance solidaire, elle, attire. Il ne s’agit que d’une infime goutte d’eau (0,19 % du patrimoine financier des français), mais elle grossit rapidement. L’épargne déposée sur des produits solidaires en 2015 s’est élevée à 1,62 milliard d’euros. L’encours global s’élevant à 8,46 milliards d’euros.
Coté financements solidaires ( fonds injectés dans des entreprises solidaires), la hausse sur un an est de 21,7 %, soit 290 millions d’euros investis dans des activités d’insertion ou de réinsertion sociale ou professionnelle (2/3 des fonds), dans des activités écologiques (16,5 % sur l’agriculture biologique, les énergies renouvelables) et 9 % vers l’entrepreneuriat dans les pays en développement.
Passer à 1 % de l’épargne
Au-delà de ces indicateurs quantitatifs, Sophie des Mazery, déléguée générale de Finansol, constate l’implication croissante des établissements financiers : « au cours des douze derniers mois, certains réseaux bancaires se sont fortement mobilisés pour la promotion de leur offre solidaire : le Crédit Coopératif avec son Livret Agir qui totalise plus de 450 M€ de stock, BNP Paribas dont l’encours du FCP « BNP Paribas Social Business France » a été multiplié par 4 en an (44 M€) ou encore le FCP Insertion Emploi Dynamique commercialisé par les Caisses d’épargne qui approche les 300 M€ d’encours. »
Mais pour atteindre 1 % de l’épargne française, il faudra aller beaucoup plus loin et « instaurer une déclinaison solidaire de tous les produits d’épargne », lance Sophie de Mazery. Le projet de Loi Sapin 2 devrait marquer une nouvelle étape puisque le projet de loi prévoit d’autoriser l’épargnant à partager les intérêts des Livrets développement durable avec une organisation solidaire de son choix. Cette option a le mérite de faire de chaque déposant un acteur direct de cette solidarité. Toutefois imaginer un fléchage d’une petite part des encours du LDD, du Livret A, voire de produits d’assurance vie, en direction du financement de l’ESS (au même titre qu’une part finance les PME ou le logement social dans le cas du Livret A) aurait un impact fort sur le volume de la finance solidaire. Le pas suivant ?