Selon le dernier baromètre sur la perception des discriminations au travail, réalisé auprès de 1 000 salariés du public et du privé en 2013 à la demande de l’OIT et du Défenseur des droits, trois actifs sur dix (en augmentation), affirment avoir été victimes de discrimination au travail. Le baromètre de ces deux institutions réalisé par l’IFOP s’est penché particulièrement cette année sur le genre qui apparaît comme la principale cause de discriminations, puisque 30 % des répondants le mettent en avant, viennent ensuite l’origine ethnique (16 % dans le public et 27 % dans le privé), l’apparence physique (22 % dans le public et 19 % dans le privé), les convictions religieuses (8 % dans le public et 19 % dans le privé).
Focus sur les discriminations liées au genre
Le genre comme le premier critère de discrimination est majoritairement cité par les femmes : dans le public, 41 % et 53 % dans le privé. En cause : la grossesse, la maternité et les enfants. Les hommes sont sensibles aux discriminations que vivent les femmes : un quart d’entre eux dans le public et un tiers dans le privé ont pu les observer. 35 % des salariés dans le public et 36 % dans le privé ont constaté le préjudice de la maternité : il « contribue à ralentir, voire à stopper la carrière d’une femme ». Pire : dans le privé, 33 % des salariés et dans le public 22 % ont dressé le constat qu’au retour d’un congé maternité, une femme n’avait pas retrouvé son emploi ou un emploi similaire… Et 2 actifs sur dix ont vu une femme enceinte écartée d’un avantage, prime, dossier à traiter, etc.
Les stéréotypes perdurent
La majorité des personnes interviewées considèrent qu’il y a des métiers qui s’adressent « naturellement plus aux femmes qu’aux hommes », ils sont plus nombreux à le penser dans le privé (3/4) que dans le public (2/3)… Les qualités dont font principalement preuve les femmes dirigeantes sont des capacités de dialogue et d’expertise, notamment la capacité à dénouer des conflits « la première qualité des femmes directrices ». Pour les hommes, la qualité qui prévaut est l’autorité. Par ailleurs, le réseau professionnel est un attribut des hommes (20 % dans le public et 23 % dans le privé) contre 10 % pour les femmes…
Le baromètre aborde aussi le point des mesures à prendre pour sortir des discriminations liées au genre : les trois quarts des salariés interrogés estiment utiles que des mesures soient prises « pour aider les femmes dans leur carrière ». Et si ces dernières étaient prises, elles auraient des conséquences positives pour l’ensemble des salariés notamment sur un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle.
Pour télécharger la note de synthèse du Focus sur l’égalité Hommes/Femmes : www.defenseurdesdroits.fr
Pour télécharger le 7 e baromètre Défenseur des droits/OIT sur la perception des discriminations au travail : www.ilo.org