Dans une enquête qui porte sur près de 2000 organisations de solidarité et de soin non lucratives, l’Uniopss apporte des éléments chiffrés sur le surcoût et les pertes de recette enregistrés depuis le début de la crise sanitaire. Les heures supplémentaires représentent le plus gros poste de dépenses supplémentaires.
96 % des structures, tous secteurs confondus (solidarité, personnes âgées, handicap, petite enfance, protection de l’enfance, soins) indiquent des surcoûts liés à l’achat d’équipements individuels de protection (masques et gel hydroalcoolique principalement).
Heures supplémentaires
En deuxième position,avec 69 % des structures concernées, viennent les surcoûts liés à la gestion des ressources humaines. Sans surprise, le coût du renfort en personnel est en tête des réponses; suivent les frais liés aux heures supplémentaires. Au total, le montant des surcoûts déclarés par 1 736 structures approche les 20 millions d’euros. En volume financier, 63 % du montant total des surcoûts concerne la gestion du personnel et ils sont deux fois supérieurs aux surcoûts en EPI.
Baisse de recettes
Autre élément préoccupant : 66 % des structures ont déclaré une baisse de leurs recettes, dont 74 % en raison d’une fermeture partielle de leur activité, et 41 % du fait d’une baisse de la participation financière des usagers (les causes pouvant se cumuler).
Alors que certaines structures (EHPAD et accueils de jour notamment) vont voir leurs pertes de recettes en partie compensées, d’autres attendent que des mesures financières fortes soient arrêtées (comme les services d’aide à domicile ou les ESAT).
Ces charges, imprévues, mais essentielles dans la lutte contre l’épidémie, ont permis d’assurer la continuité de l’accompagnement et la sécurité des personnes vulnérables comme des professionnels mobilisés.
Attentes de compensation
A la lumière de ces résultats et malgré les mesures de sécurisation de financements prises dans le cadre de la gestion de la crise, les inquiétudes des organismes gestionnaires demeurent très fortes et des garanties supplémentaires doivent être apportées rapidement, selon l’Uniopss : » les associations,qui ont joué un rôle fondamental et indispensable dans cette période de crise, ont besoin d’une vraie reconnaissance et d’un soutien financier compensant ces surcoûts : c’est une question de justice et de vision politique. Nous demandons ainsi à ce que toutes les structures privées non lucratives, quelque soit leur financeur, soient assurées que l’ensemble des surcoûts et pertes de recettes liées à la gestion de la crise COVID-19 soient entièrement compensés. »