#Derrièrelesmasques 09 : la crèche mutualiste des P’tit bouts d’CHU, à Angers, reste ouverte pendant la crise… Sa directrice, Emilie Froger revient sur les trois premières semaines où il a fallu revoir tout le fonctionnement. Une occasion de retrouver tout le sens d’un métier fondé sur la compétence mais aussi la confiance.
Emilie Froger est habituée à accueillir les enfants de parents travaillant au CHU d’Angers puisque les 72 lits de la crèche qu’elle dirige leur sont réservés. Mais depuis le 16 mars, tout a changé. Quand même…
Faire avec le temps qu’on a
Entre le 13 et le 16 mars, il a fallu se mettre en place pour accueillir des enfants connus, d’autres inconnus dont on ne soupçonnait pas le nombre dans les premiers jours, avec une équipe sensiblement renouvelée grâce au renfort des salariées issues d’autres crèches mutualistes désormais fermées. « D’habitude chaque nouvelle famille passe par une période de une à deux semaine d’adaptation. Là, nous faisons les inscriptions par email. En vue du premier jour, les parents remplissent une fiche de renseignements précis sur l’enfant, ses habitudes et c’est parti… », raconte Émilie. Ni stress, ni fatigue dans la voix, mais plutôt de l’enthousiasme : « Tout le monde, parents, enfants, professionnelles ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation et les parents d’une grande confiance, explique la directrice. Ca veut juste dire qu’on peut faire autrement quand on n’a pas le temps de prendre le temps. » Les primo-admissions qui étaient programmées durant cette période de confinement ont toutefois été ajournées, les parents ayant une solution d’attente.
Anticiper
Un bureau d’accueil a été institué dans le hall d’entrée afin d’assurer l’orientation, les inscriptions, les réservations, puisqu’il arrive encore régulièrement que de nouveaux enfants arrivent. « Demain il y a quatre enfants que nous verrons pour la première fois… Après une période de gestion au jour le jour, un système de réservation donne désormais une visibilité sur quelques jours pour organiser les équipes d’encadrement en fonction des besoins.
Taux d’encadrement
Afin de répondre aux critères de confinement, la capacité d’accueil a été réduite à 40 enfants. Ils sont répartis dans des espaces distincts par groupe de dix, afin de limiter les interactions de groupe. « Nous ne faisons plus de regroupement en fin de journée ce qui impose aux équipes une organisation différente jusqu’au dernier enfant. » De même, Emilie prévoit toujours une heure après le départ du dernier enfant pour assurer la désinfection totale des locaux, et au cas où un parent serait retenu au CHU. Le taux d’encadrement sur cette période de confinement est passé d’une professionnelle pour six enfants en moyenne, à une pour cinq.
Prête aux nouveaux changements
Finalement, la cohue redoutée au début du confinement n’a pas eu lieu. Beaucoup d’habitués de la crèche se sont organisés autrement, ce qui a laissé de la place à d’autres. La crèche ouvre chaque jour deux sections de dix enfants et est prête à en ouvrir une troisième dès le 21e enfant présent, voire une quatrième à plus de trente accueils. Mais cet équilibre va probablement bouger. Les semaines passant, les alternatives comme la garde par un proche s’épuisent et des parents annoncent le retour prochain de leur enfant… « Nous savons déjà que nous aurons à nous adapter encore. Il va y avoir du changement d’ici à ce que l’on sorte de la crise », conclut Emilie Froger.