Frédéric : quand la MJC fait danser les écrans !

10/04/2020
Actualité
#Derrièrelesmasques 10 : à Bollwiller, près de Mulhouse, les 800 élèves de l’école de danse de la MJC ne pouvaient rester en place malgré le confinement, débuté dès  le 9 mars. Frédéric Cano et son collègue, Guillaume Frantz, ont décidé de poster les vidéos de leurs cours sur le site internet de l’école, au tempo du planning habituel. Les connexions sont plus nombreuses que le nombre d’élèves.

« C’est le principe de la résilience ! » lance Frédéric Cano, coordinateur de l’Ecole de danse de Bollwiller, qui dépend de la MJC. Dans une cinquantaine de communes autour de ce bourg alsacien, calé entre Mulhouse et les premiers contreforts des Hautes-Vosges, des centaines de corps s’activent depuis le confinement sur des rythmes hip-hop, modern jazz ou africains. Malgré tout… malgré la fermeture de la MJC, malgré le confinement, Frédéric et son collègue Guillaume Frantz se sont organisés pour assurer la « continuité pédagogique ». Frédéric analyse : « cette période nous permet de hiérarchiser ce qui est important : d’abord la famille et les proches, puis notre santé et enfin les activités sociales. Je me rends compte combien les activités telles que nous proposons à la MJC rythment la semaine des gens. Cela veut dire qu’au-delà de la technicité des cours que nous proposons (la MJC est labellisée « école centre » de danse pour le département), la dimension humaine que nous apportons est fondamentale. » Le professeur ajoute : « ce n’est pas un hasard si je travail en MJC. J’aime faire cours à ceux qui ont envie, pas seulement à ceux qui peuvent payer. »

Passez par la MJC pour visionner

Avec le responsable de la communication de la structure, ils ont conçu leur système : « nous ne voulions pas de posts globalisant sur Facebook », prévient Frédéric. Le cours en live n’était pas adapté : « difficile de faire un suivi individualisé dès qu’une visio conférence compte plus de dix personnes… » Pour préserver l’esprit du cours, ainsi que l’accessibilité, tout passe par le site de la MJC Une page regroupe les playlists de vidéo rangées par type de danse et par niveau. Chaque cours est publié à la date et l’heure habituelle. S’il n’est donc possible de tomber sur les cours de Frédéric sur youtube, aucun code n’est demandé pour lire les vidéos depuis le site internet. « Chacun sait où il est, dans quel esprit et pourquoi il le fait ainsi », justifie Frédéric.

Préserver le rituel

« Signe de l’importance du rituel, la première semaine, on voyait que beaucoups se connectaient à l’heure même du cours » pour visionner les « tutos ». Les élèves se retrouvent d’ailleurs sur des applications de chat pour échanger en direct et se conseiller. Par la suite, chacun s’est adapté à son propre rythme de journée qui, de fait, n’est pas un ryhtme normal. Mais l’assiduité ne faiblit pas : « J’ai 360 élèves dont certains habitent sous le même toit et j’ai dénombré 581 connexions uniques », soit 581 box internet distinctes. « tant mieux si ce que l’on fait profite à d’autres », résume Frédéric.

L’Insécurité pour de nombreux intervenants culturels

« Nous avons bénéficié d’administrateurs bénévoles qui ont su faire face à la situation », tient à souligner le salarié. Très vite, tout le monde avait senti que la crise allait tout bloquer : « le bureau de la MJC se réunissait tous les deux jours pour envisager les meilleurs solutions. Et nous avons pu bâtir des alternatives solides et en toute sécurité ! » Les professeurs sont d’ailleurs assurés pour cette activité en télétravail, chacun ayant installé son studio dans une petite pièce de son domicile : « c’est un détail, mais autant se mettre dans les mêmes conditions que la plupart de nos élèves… » Mais de nombreux intervenants artistiques n’ont pas cette chance, notamment dans le milieu associatif. Beaucoups subissent des pertes sèches de revenu du fait de l’interruption des cours. Notamment lorsqu’ils ne sont pas salariés et ne peuvent prétendre au chômage partiel. Autre contexte : certaines collectivités annoncent stopper la subvention à des association sur les périodes de confinement, l’activité étant interrompue.

 

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