Si l’encours global augmente, ainsi que le nombre de souscripteurs, la finance solidaire ne représente toujours que 0,25 % de l’épargne des français. La difficulté à accéder aux placements les plus populaires (assurance vie, Livret A et Livrets de développement durable) reste un frein à la massification des flux solidaires.
Ne faisons pas grise mine. Les indicateurs de la finance solidaire sont au vert, à commencer par l’encours global qui a atteint, fin 2018, 12,56 milliards d’euros (+8,7 % en un an).Autre raison de se réjouir : le nombre de souscriptions à des produits solidaires augmente fortement avec 423000 nouvelles souscriptions en un an, signe qu’il ne s’agit plus tout à fait d’un geste marginal. D’autant que l’offre bancaire solidaire continuer de faire des petits parmi les grands réseaux bancaires.
L’exemple donné par Finansol est celui du Fonds Mirova emploi France du réseau des Caisses d’épargne. Son encours est passé de 10 millions d’euros en 2015 à 150 millions en 2018 avec, sur la dernière année un doublement des souscriptions pour attendre 102000 en 2018.
Et pourtant. Cette finance solidaire ne représente toujours que 0,25 % de l’épargne des français (env. 5000 milliards d’euros) logée, notamment dans les produits d’assurance-vie alors qu’elle représente un véritable choix citoyen de la part des français qui est d’orienter l’activité bancaire (FCP, Epargne salariale, capital risque) vers les associations et les structures de l’ESS en général .
Et c’est justement l’assurance-vie qui manquait encore au tableau de chasse de l’épargne solidaire. La Loi Pacte, promulguée fin mai a en effet entériné l’ouverture de compartiments verts et solidaires dans tout nouveau produit d’assurance-vie dit multisupport qui sera souscrit à partir de 2022. « Un jolie pied dans la porte », se réjouit Laurine Prévost, responsable du plaidoyer à Finansol.
Mais un pied dans la porte, l’association de promotion de cette finance solidaire, en avait mis un pour ouvrir l’épargne réglementée (Livret A et LDDS) aux placements solidaires. Une loi, sous le quinquénnat de François Hollande, avait en effet établit qu’une part des LDDS devrait être investi, par les banques gestionnaires dans les entreprises agréées Esus, mais, pour l’heure, les décrets n’ont toujours pas été publiés, empêchant la mise en œuvre qui pourrait faire connaître à un plus large public cette épargne différente.