A l’occasion de la 13e Semaine pour la qualité de vie au travail (QVT) du 13 au 17 juin, la révolution numérique sera au coeur des débats qui animeront une centaine d’événements partout en France. Entre risques et opportunités, la généralisation des nouvelles technologies influence grandement l’organisation du travail et le quotidien des salariés.
Faut-il craindre l’impact du numérique sur notre qualité de vie au travail ? Pour l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), qui organise la 13e Semaine pour la Qualité de vie au travail, l’entrée dans l’ère du numérique recèle autant de risques que d’opportunités. Au rayon des risques, on évoque l’intensification et la densification du travail qui pourrait provoquer « une frénésie d’ « agir sans penser » », selon les termes d’Hervé Lanouzière, directeur général de l’Anact. Côté opportunités, l’appropriation des nouvelles technologies par les entreprises est une occasion de « penser, voire repenser [leurs] organisations au service de la santé au travail ». Seule certitude, le travail change bien d’ère avec le numérique qui abolit les contraintes de lieu et de temps entre le salarié et son entreprise, bousculant de fait tous les schémas traditionnels et ce sur la plupart des activités.
Un impact sur le management
Le management se doit revisiter totalement ses postures quant à la notion d’équipe, de lien hiérarchique, des leviers de motivation ou encore de mode de contrôle et d’évaluation des salariés. Or, selon Bruno Mettling, auteur du rapport « Transformation numérique et vie au travail« , remis à la ministre du Travail l’automne dernier, « seuls 23 % des actifs estiment avoir été « très bien préparés » à l’utilisation des outils numériques ». Télétravail, fluidité et horizontalité de la circulation d’informations, sont autant de levier pour faire évoluer les modes de management au bénéfice de l’entreprise et du bien être des salariés.
Evaluer l’impact sur la QVT
Le colloque inaugural du 13 juin sur le thème « Mieux travailler à l’ère du numérique », sera l’occasion d’aborder l’ensemble de ces enjeux, mais aussi exposer des pratiques innovantes. Par exemple, le Groupe La Poste a mis en place un pacte social relié à son pacte stratégique en matière de transformation digitale. Au coeur de ce pacte : un plan de formation afin de donner à chaque postier les clés pour comprendre le numérique et lui apporter les compétences afin de s’y adapter. Aujourd’hui, les 85000 postiers sont équipés d’un Smartphone professionnel et d’un outil numérique, Factéo, qui doit faciliter les prestations classiques de remise de plis et de colis, mais donne aussi accès à un certain nombre d’actes du type RH. Une évolution importante pour des salariés dont le travail se déroule majoritairement hors site. L’événement inaugural sera par ailleurs l’occasion de révéler les résultats d’un sondage national sur « Mieux travailler à l’ère du numérique ». Une première sur laquelle nous reviendrons, dans le Fil Cides.
Une analyse en cours dans l’ESS
Les structures de l’ESS, dans toute la diversité des secteurs d’activités qu’elles recouvrent, sont confrontées aux enjeux de cette révolution numérique. La deuxième édition du Baromètre QVT dans l’ESS, actuellement en préparation au sein de la Mutuelle Chorum cherchera d’ailleurs à identifier les impacts du numérique sur la qualité de vie au travail. Salariés et dirigeants de l’ESS pourront exprimer leur ressenti concernant les technologies numériques en octobre 2016. Les résultats publiés en 2017 donneront des informations utiles afin que l’entrée dans l’ère numérique contribue, aussi, au bien-être au travail dans l’ESS.