L’APEC a récemment publié dans sa revue une étude intéressante et détaillée sur le profil des candidats qui, en 2013, ont postulé à des offres d’emploi dans l’ESS. L’enquête révèle une réelle attractivité du secteur et tord le cou à certaines idées reçues.
L’étude de l’APEC a porté sur 92 000 candidatures, elle distingue trois catégories, les candidatures « marginales », « majoritaires » ou « exclusivement » ESS. En 2013, on comptait 241 000 candidatures pour 12 600 offres d’emploi dans l’ESS, l’APEC (Association pour l’emploi des cadres) ayant reçu pour chaque offre deux fois plus de postulants (19) que pour le secteur privé lucratif.
Des candidats plus âgés, plus qualifiés et une majorité de femmes
Parmi les points les plus importants mis au jour par cette enquête, on notera que les candidats des catégories « majoritaires » ou « exclusivement » sont plus âgés et plus diplômés que la moyenne des postulants du site de l’APEC. Ainsi, on compte deux fois plus de cadres de plus de 40 ans ayant majoritairement ou exclusivement candidaté à des offres du secteur.
Les candidats qui répondent aux offres de l’ESS ont une expérience en management d’équipe égale ou même légèrement supérieure à celle de l’ensemble des postulants. Leur bagage en management de projets est même significativement plus important, ce que l’on serait tenté d’attribuer à des activités extra-professionnelles plus récurrentes chez ces candidats.
Autre élément significatif : on trouve une proportion de femmes beaucoup plus forte parmi les postulants aux offres de l’ESS : 64 et 69 % d’entre elles répondent majoritairement ou exclusivement à des offres de l’ESS, 54 %, « marginalement » à l’ensemble des offres du secteur, alors que les femmes « constituent à peine 45 % des cadres qui postulent sur le site de l’APEC ».
Une majorité de postulants issus de l’université
L’étude révèle aussi que les profils des candidats à des postes de l’ESS sont majoritairement diplômés de l’université. La proportion de ceux issus des écoles de commerce est, en comparaison, beaucoup plus faible ; elle tend toutefois à croître dans la catégorie intermédiaire de ceux qui ont postulé « majoritairement » à des offres de l’ESS (et non « exclusivement » ou de façon « marginale »), ce qui démontre l’attractivité nouvelle des structures de l’ESS pour les diplômés de ces écoles, destinés traditionnellement au secteur privé lucratif.
Les postulants à l’ESS se distinguent également par un niveau de diplôme plus élevé puisque les trois quarts d’entre eux ont un niveau bac + 4 et plus, soit 9 points au-dessus de l’ensemble des cadres qui ont postulé sur le site de l’APEC.
Mêmes échelles de salaires
L’étude s’intéresse au dernier salaire déclaré par les candidats ainsi qu’à leurs prétentions salariales : des données qui, comparées à celles du secteur marchand classique, montrent que les rémunérations sont sensiblement les mêmes, avec une fourchette allant de 25 à 60 000 euros. Soit 5 000 euros de moins par rapport à l’ensemble des postulants, excepté ceux qui candidatent aux emplois cadres des coopératives dont la fourchette est identique. Des résultats qui laissent penser que les structures de l’ESS sont devenues attractives pour les jeunes diplômés, une bonne nouvelle en prévision des 600 000 départs à la retraite programmés d’ici 2020.
Retrouvez l’intégralité de l’étude sur le site de l’APEC : www.apec.fr/
Illustration : nuage de mots clefs tirés des CV des candidats qui répondent exclusivement à des offres émises par les entreprises de l’ESS.