Les mutations du travail ne joueraient pas en faveur de la santé et la sécurité

02/03/2017
Actualité
Accompagnée par de nombreux partenaires, l’Institut national de rechercher et de sécurité (INRS) a réalisé une étude sur les conséquences de l’évolution du travail sur la santé et la sécurité. Il en  ressort la nécessité de réviser en profondeur le financement de la protection sociale et du statut des travailleurs pour éviter une dégradation globale des conditions de travail.

« Modes et méthodes de production en 2040 : quelles conséquences pour la santé et la sécurité au travail ? » pousse les portes de l’avenir du travail et identifie un risque important de dégradation de la santé et de la sécurité des travailleurs. Non plus des salariés seulement qui ne représenteraient que la moitié de « ceux qui travaillent » mais aussi des indépendants et de tous ceux qui cumuleront différents statuts. Robotisation des tâches, dématérialisation des relations, industrialisation des services, remplacement de l’économie de la possession par l’économie de l’usage… autant de tendances qui vont profondément modifier l’organisation même du travail et donc la prise en compte de la santé du travailleur et des conditions de sécurités dans lesquelles il évolue.

Après l’exposé des enjeux et l’analyse approfondie de certains secteurs et notamment les services à la personne et l’aide à domicile, trois scénarios sont évoqués qui déroulent la toile de notre avenir d’une extrême à l’autre. Le premier, celui de la dérégulation et de  la raréfaction des emplois génère une dégradation de l’état de santé général des travailleurs du fait d’un accroissement de la fracture entre les très qualifiés et les non qualifiés, une rétrogradation de la sécurité dans la hiérarchie des préoccupation des entreprises et une incapacité de la puissance publique à financer la protection sociale. Le deuxième scénario opte pour la voie d’une prise en compte anticipée du développement du travail indépendant qui s’équilibre en proportion avec le travail salarié, le fractionnement des carrières à l’extrême avec des contrats qui ne durent que quelques heures, la disparition de l’entreprise comme lieu habituel où s’exerce l’activité. Cette anticipation conduit à une refondation du statut du travail dont le Compte personnel d’activité ne serait que l’embryon et une rénovation du financement de la protection sociale avec « des cotisations sociales qui ne seraient plus assises sur les salaires mais sur les plus-values dégagées, voire sur les machines. » L’Etat assume donc le rôle d’encadrer cette « flexiscurité », tandis que l’entreprise investit massivement dans la formation et notamment dans la SST afin de fidéliser les compétences qui sont nécessaires à sa compétitivité. Le troisième scénario, voie médiane, envisage l’hypothèse d’un revenu universel versé par l’Etat afin d’assumer une protection minimale à chacun, sans que celle-ci soit n’offre un niveau suffisant. A eux trois ces scénarii manifestent la nécessité de conserver dans les mains de la puissance publique une capacité de régulation des effets des mutations du travail afin de maintenir au meilleur niveau possible les préoccupation de santé et de sécurité au travail.

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