Les salariés français sont plus exposés aux risques psychosociaux que les autres européens. C’est ce que révèle une note d’analyse de la Dares publiée au mois de décembre.
La note de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) intitulée « les facteurs des risques psychosociaux en France et en Europe » établit une comparaison à partir de la dernière enquête européenne sur les conditions de travail dont l’échantillon portait sur 29 000 salariés dans les 27 pays de l’Union européenne (UE). Parmi lesquels 3 000 en France.
Pression temporelle
S’il y a une intensité du travail équivalente dans tous les pays examinés (même complexité des tâches, rythme de travail similaire, performances à atteindre), la France se caractérise par un cumul des contraintes légèrement supérieur à la moyenne européenne, 38 % contre 36 %. Mais, c’est surtout le sentiment de pression temporelle qui est davantage ressenti en France : les personnes interrogées disent devoir plus souvent interrompre leur tâche en cours « pour en exécuter une autre » (39 % contre 31 % pour l’ensemble des salariés de l’UE) ; 38 % estiment être dans l’obligation d’exécuter leur travail « dans des délais très stricts » ; et 11 % considèrent qu’elles manquent de temps.
Temps de travail plus court, disponibilité plus grande
Si les salariés français déclarent travailler rarement au-delà de 45 heures hebdomadaires et si le travail de nuit, du soir et du dimanche est moins fréquent, en revanche, on travaille plus souvent le samedi que dans d’autres pays de l’Union (16 % contre 14 %) et la disponibilité demandée, temps d’astreinte (26 % contre 18 %), variabilité d’horaires du travail quotidien (42 % contre 46 %) et hebdomadaire (30 % contre 26 %) est plus forte. On notera toutefois qu’en Suède et au Danemark, la variabilité des temps de travail est encore plus répandue.
Une conciliation des temps difficile
Par ailleurs, les Français déclarent moins souvent devoir travailler pendant leur temps libre pour parvenir à faire leur travail, mais ils sont plus nombreux à dire qu’ils ont du mal à « prendre une ou deux heures sur leur temps de travail pour résoudre des problèmes personnels » (45 % contre 38 %). Ainsi, il y a une distinction plus grande en France entre le temps professionnel et le temps extra-professionnel. C’est peut-être pour cette raison, interroge la Dares, que les salariés français disent que leurs horaires de travail sont souvent peu compatibles avec leurs engagements sociaux ?
Le harcèlement moral plus fréquent
En France, 14 % des salariés déclarent avoir eu à subir « des violences verbales et 6 % des menaces et des comportements humiliants pendant le mois précédent l’enquête sur les conditions de travail de la Fondation de Dublin, contre 11 % et 5 % dans l’UE. 9 % des salariés en France ont dit également avoir été « l’objet d’intimidation ou de harcèlement moral » dans les douze derniers mois, comme en Belgique et aux Pays-Bas, contre moins de 1 % en Italie, Bulgarie ou Pologne. Et 3 % des salariés de l’Hexagone interrogés ont subi des violences physiques.
Plus d’information : Dares Analyses, décembre 2014, n° 100, travail-emploi.gouv.fr