Un rapport de la Commission européenne (de la DG emploi, affaires sociales et inclusion, dans le cadre du programme PROGRESS1) publié en septembre, « Exploiting the employment potential of personal and household services »2, examine l’impact que les politiques publiques ont eu sur les services à la personne et à domicile au sein de l’Union européenne.
Services à la personne et domestiques
Ce rapport, réalisé dans le cadre du « paquet emploi »3 sorti en avril 2012, est l’occasion de mettre en lumière divers outils visant à encourager l’emploi formel et à décourager le travail non déclaré en Europe. Il revient sur les bouleversements démographiques actuels (vieillissement de la population notamment) qui représentent un défi à long terme que l’Europe doit gérer puisqu’on observe notamment une demande croissante de soins et services à domicile. Pour ce faire, il est nécessaire que le nombre croissant de personnes âgées en Europe aient accès à des soins de qualité.
Dans l’analyse des données nationales reprises dans ce rapport, l’impact en termes de création d’emplois, la part de marché noir, l’efficacité des coûts ou encore l’impact redistributif des politiques sont pris en compte. Sur cette base, il ressort un potentiel énorme pour la création d’emplois dans le secteur, et ce notamment pour l’économie sociale et solidaire à la pointe dans ce domaine dans différents Etats membres. Ce secteur est en effet en croissance dans tous les États membres et offre, malgré les conditions de travail exigeantes, et difficiles parfois selon les pays, des opportunités pour les travailleurs.
Une intervention publique nécessaire
Concrètement, quatre catégories d’outils de politiques publiques en faveur des services à la personne sont mises en avant : la réduction du prix, la simplification des procédures (via un système de « vouchers » par exemple), une nouvelle réglementation sur l’emploi et enfin, l’encouragement à l’émergence de l’offre. Le prix et l’accessibilité demeurent en effet primordiaux dans ce processus, car il y a encore beaucoup de ménages qui dans certains contextes préférèrent recourir à du travail au noir plutôt qu’à des services déclarés pour des raisons économiques.
Enfin, une conclusion importante à considérer dans ce rapport est que l’on devrait prendre en compte le coût net réel des interventions politiques dans le domaine des services à la personne. L’intervention publique y semble effectivement nécessaire afin de réduire la valeur nominale de ces services et de les mettre ainsi en concurrence avec les formes non déclarées de travail.
2 Disponible (actuellement uniquement en anglais) à l’adresse suivante : ec.europa.eu
3 Plus d’informations ici : ec.europa.eu