Avec 68 % de salariées femmes, l’ESS est une économisée très féminisées. Pour autant leur situation n’est pas meilleure que dans le reste de l’économie, au regard des inégalités femmes-hommes tant sur le plan des salaires, que de la parité des instances de gouvernance.
ESS, 23 %, secteur privé, 24 %. Un petit point sépare le niveau d’inégalité salariale entre les entreprises de l’ESS et le secteur privé dans sa globalité. Ce résultat issu du premier état des lieux de l’Observatoire nationale de l’égalité femme homme dans l’ESS illustre le contexte. Quand il s’agit d’égalité professionnelle, les entreprises de l’ESS font à peine mieux que les entreprises classiques.
Et pourtant, en novembre de2015, l’Udes et les cinq syndicats représentatifs signaient un accord cadre destiné à être décliné dans les branches. Un guide pratique accompagnait le texte destiné aux entreprises. Guide récemment actualisé. Mais depuis, seuls trois accords ont été signés (Sport, Acteurs du lien social et familial et Radiodiffusion) et la branche des Foyers, résidences sociales et foyers pour jeunes a posé le sujet sur la table en 2019. C’est dire que les partenaires sociaux font face à un sérieux défi pour atteindre l’égalité, mais aussi la parité dans les instances de gouvernance (un objectif, soutenir la création d’entreprises par les femmes ou encore valoriser les métiers dits « féminins ». Sophie Binet, référente égalité à la CGT, rappelle que l’accord signé avec l’Udes en novembre 2015 fixait un délai de cinq ans pour résorber les inégalités salariales (voir l’interview). Un objectif qui sera difficile à atteindre vu les chiffres de l’Observatoire. Comme le rappellent les coprésidents de l’Observatoire Marie Leclaire-Bruant et Jérôme Voituriers dans leur édito : « Les structures de l’ESS doivent non seulement promouvoir l’égalité, la richesse sociale et sociétale en leur sein mais aussi prévenir et réagir face aux discriminations vécues par leurs salarié.e.s. »
L’Observatoire national de l’égalité femmes-femmes a été lancé en 2018. Il vise à mettre en place une culture commune de l’égalité, renforcer les ressources et promouvoir les bonnes pratiques au sein de l’ESS.
IT L’Etat des lieux en chiffres
– Les femmes représentent 45% des responsables associatives et 36 à 39% des présidentes d’associations de secteurs dits « féminins », ce qui met l’ESS quasiment à niveau de ce que demande la législation.
– 1 femme sur 7 travaille dans l’ESS soit 2 fois plus que les hommes
– 1 femme sur 2 travaille dans le secteur social
– 2 femmes sur 5 travaillent à temps partiel dans l’ESS contre 1 femme sur 3 en France
– 23% d’écart de salaire dans l’ESS tous métiers confondus contre 24% d’écart de salaire en France tout champs confondus.