Les deux mensuels reviennent sur les résistances de nombreuses organisation patronales et du Medef, en premier lieu, à appliquer le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P). 500 000 comptes pénibilités ont pourtant été ouverts depuis le 1er janvier 2015
« Le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) parviendra-t-il à s’imposer malgré les résistances du Medef et les menaces de suppression agitées par les candidats à la présidentielle de 2017, lors des primaires de la droite et du centre ? » se demande Santé & Travail dans son numéro de janvier. La réponses est dans la question, est-on tenté de dire, à la lecture de l’article ou celui de Liaisons sociales qui titre « pénibilité : le patronat muselle les branches ». Hormis quelques rares exceptions, les « confédérations patronales fustigent à tour de bras un dispositif présenté comme ultracomplexe, impraticable et coûteux, et semblent d’ailleurs en avoir convaincu l’opinion publique », explique Liaisons sociales. Or ces organisations ont le pouvoir de bloquer la réalisation de référentiels d’évaluation puisque c’est aux branches professionnelles qu’a été confiée cette mission. Sur le terrain des entreprises adopte toutefois un comportement légaliste : « toutes les grandes entreprises ou presque sont dans les clous de la loi, mais ne souhaitent pas le faire savoir », précise Liaisons sociales, ainsi que de nombreuses TPE-PME.
De fait, plus de 500 000 comptes pénibilités étaient ouverts fin juin 29016, ce qui représente « 2,3 % des effectifs du secteur privé », évalue Santé & Travail et constate : « sans surprise, le travail de nuit reste le principal facteur de pénibilité ». « Et le nombre de comptes pourrait dépasser les 2 millions lors de la prochaine mesure, car les entreprises doivent déclarer d’ici à fin janvier les salariés exposés en 2016 à l’un des six nouveaux critères à plusieurs d’entre eux », estime Liaisons sociales.