Les administrateurs de l’UNA ont fait de Marie-Reine Tillon leur présidente. Elle succède à Guillaume Quercy qui était à la tête de la fédération depuis 4 ans. A l’aube de la réforme Grand âge et autonomie, la nouvelle présidente de UNA est déterminée à s’inscrire dans la continuité des précédentes mandatures pour faire reconnaître les aides à domicile comme des acteurs de santé à part entière. A très court terme, elle a à cœur de défendre l’obtention de la prime COVID et surtout, la revalorisation des rémunérations.
Lorsqu’il a été élu Président de UNA en 2016, Guillaume Quercy s’était engagé à ne pas dépasser trois mandatures. Une quatrième s’est révélée nécessaire compte tenu des consultations en amont de la réforme Grand âge et autonomie. Au terme de ces quatre années de présidence, il a la conviction que la reconnaissance du secteur et de ses difficultés est acquise. « Indéniablement, les rapports de Dominique Libault, Myriam El Khomri et récemment du HCFEA ont acté le rôle de l’aide à domicile et la nécessité de réformer le système de financement et de revaloriser les salaires. De sorte que l’on ne peut plus dire que le domicile est invisible ou oublié. En revanche, il est structurellement sous financé et trop souvent maltraité par les pouvoirs publics », introduit Guillaume Quercy.
Le rôle de l’aide à domicile est reconnu, reste à lui donner des moyens
De la concertation grand âge et autonomie jusqu’à l’épidémie de COVID-19, l’aide à domicile a gagné en considération tant de la part des décideurs politiques que des médias. « J’ai toute confiance en Marie-Reine Tillon, dans la gouvernance de UNA et dans le militantisme des adhérents pour ne rien lâcher ces prochains mois et obtenir un arbitrage politique en faveur de la réponse domiciliaire au grand âge et au handicap », ajoute-t-il.
Deux priorités pour UNA et son réseau : revalorisation des salaires et réforme du financement
Création d’une 5ème Branche de Sécurité sociale, affectation à la CNSA de 0,15 points de CSG à partir de 2024, Ségur de la santé, projet de loi Grand âge et autonomie… « L’aide à domicile est à la croisée des chemins. D’un côté, l’annonce d’une dotation d’a minima 1 milliard d’euros pour la 5ème Branche dès 2021 va dans le bon sens. De l’autre, les moyens annoncés sont clairement insuffisants au regard des recommandations du rapport de Dominique Libault. Nous restons d’autant plus vigilants que le secteur est très remonté suite à la promesse non tenue de prime COVID », indique Marie-Reine Tillon, nouvelle présidente de UNA.
Veille, aide et soins auprès des personnes les plus dépendantes, sécurisation des retours d’hospitalisation… Ces derniers mois, le secteur du domicile a apporté la preuve de son rôle dans le système sanitaire. « Malgré l’absence d’équipements de protection individuelle, malgré les difficultés économiques des services d’aide à domicile, malgré des rémunérations trop basses, nous avons répondu présents tout au long de l’épidémie car notre conscience professionnelle et notre souci de l’usager priment. A présent, le gouvernement doit valoriser ce professionnalisme. La prime COVID est un symbole indispensable, car le Premier ministre s’y est engagé. Elle correspond à la reconnaissance de la Nation. Mais elle ne suffira pas », précise-t-elle. « Le gouvernement doit comprendre que nous avons assez patienté. Il doit donner au secteur les moyens de fonctionner, en particulier revaloriser les métiers et les rémunérations. La mobilisation des professionnelles de l’aide à domicile, mardi 16 juin, aux côtés des soignants, témoigne de notre détermination », insiste la présidente de UNA.
Concrètement, le secteur attend des pouvoirs publics qu’ils signent l’agrément et financent l’avenant 43 à la convention collective de la Branche de l’aide à domicile[1] dès cet été, puis réforment en profondeur le système de financement au 3ème trimestre. « Il est impensable de continuer avec des tarifs différents selon le département. Ce sont des enjeux d’équité territoriale et de respect du droit de vivre à domicile quel que soit l’âge ou le handicap, un souhait partagé par 70 % des Français », conclut-elle.
Enfin, face aux besoins grandissants des familles en difficulté et aux défis du vieillissement de la population, du décloisonnement de la réponse à la perte d’autonomie et de l’attractivité des métiers du grand âge, Marie-Reine Tillon affiche la volonté de collaborer avec les autres acteurs de la Branche de l’aide à domicile, ainsi que ceux du médico-social, tels que Nexem et l’UNIOPSS.
Un parcours militant à la fois politique et associatif
Pendant plus de 20 ans, Marie-Reine Tillon fut conseillère générale du département des Côtes-d’Armor, plus particulièrement en charge du développement local, des programmes européens et du handicap. Administratrice de services d’aide à domicile depuis 27 ans, elle compte mettre à profit son expérience des politiques locales et sa connaissance des problématiques du secteur pour aborder sa mandature au sein de la fédération nationale qu’elle connaît bien. En effet, Marie-Reine Tillon a présidé UNA Côtes-d’Armor pendant
10 ans jusqu’à la fusion au sein de UNA Bretagne, puis intégré le Conseil d’administration et le Bureau exécutif de UNA en 2017.
[1] L’avenant 43 à la Convention collective nationale de la Branche de l’aide à domicile, signé par les partenaires sociaux en mars 2020, porte notamment sur une refonte des grilles salariales.