La reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle défendue par Benoît Hamon avait imposé la santé au travail comme un thème de campagne durant la primaire de la gauche et des écologistes. Mais depuis, peu de choses, si ce n’est la remise en cause du compte pénibilité.
On a pu y croire quelques semaines… l’indispensable lutte contre le chômage n’occulterai pas le nécessaire débat sur la santé et la qualité de vie au travail alors que ce marché est en pleine mutation. La proposition du candidat socialiste Benoît Hamon de faire du burn out une maladie professionnelle allait dans ce sens. Mais le thème n’a pas survécu au-delà de la campagne des primaires. Plus étonnant encore, la simplification du Code du travail n’a pas soulevé l’émotion alors que c’est l’un des chantiers laissé en l’été par l’actuelle majorité après le rapport Badinter et qui devra être traité par la future. Vingt-deux universitaires avaient pourtant tenté leur chance en soumettant aux candidats leur Code du travail simplifié (réduit de moitié)et fraichement publié autour de trois propositions phares : transformation et renforcement des CHSCT, l’indépendance de la médecine du travail et la création d’un Tribunal social, fusion des actuels tribunaux des affaires de sécurité sociale, le tribunal des incapacités et le Conseil des Prud’hommes.
C3P = R.I.P. ?
Deux organisations ont publié des propositions concernant la prévention et la santé au travail. D’un côté la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS) qui regroupe une vingtaine de cabinets conseils spécialisés et la Fédération nationale des accidentés de la vie (FNATH). Elles ont obtenu des réponses indirectes, tout particulièrement sur le compte pénibilité dont François Fillon a annoncé la fin s’il est élu, tandis qu’Emmanuel Macron, souhaite « en changer les termes » et le simplifier sans que l’on sache exactement s’il s’agit de l’affaiblir ou d’améliorer son efficacité. Marine Le Pen souhaite remplacer le C3P par une majoration trimestriel des métiers pénibles et Benoît Hamon, lui souhaite renforcer ce C3P. Jean-Luc Mélenchon enfin, annonce vouloir faire de la santé au travail une grande cause nationale. Il évoque l’intégration de la médecine du travail au « service public de la santé » et le doublement du nombre d’inspecteurs du travail.
Uberisation de l’emploi
En ce qui concerne la montée du travail indépendant, François Fillon souhaite « adapter le régime de protection sociale des autoentrepreneurs » pendant que Benoît Hamon souhaite créer un statut d’actif qui prendrait en compte la situation des indépendants. Fait à souligner, les coopératives d’activité et d’emploi trouvent un écho très favorable auprès de trois candidats comme solution à l’uberisation de l’emploi : Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon, par la voix de Francis Vercamer, député UDI et soutien du candidat Les Républicains, qui s’exprimait sur ce point lors du grand forum d’ESS France le 4 avril dernier.