Un décret du 4 septembre entérine la création d’un Haut-Commissairiat à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, placé sous la tutelle du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. C’est la fin d’un suspens qui a duré tout l’été et le premier signe d’intérêt de ce gouvernement pour le développement d’une autre économie. Reste à savoir qui héritera de ce poste.
Alors que la crise des emplois aidés marque un peu plus le peu de cas fait jusqu’à aujourd’hui par le gouvernement de l’ESS, l’officialisation d’un poste de Haut-Commissaire à l’ESS et à l’innovation devrait apporter un peu de baume au cœur de cette autre économie.
Le monde de l’ESS avait accueilli favorablement la tutelle de Nicolas Hulot sur l’ESS lors de la nomination du gouvernement, même si cela induisait la sortie du périmètre de Bercy. Mais depuis, plus rien. Un conseiller de Nicolas Hulot, Thomas Lesueur, avait hérité du dossier, entre autre chose, puisqu’il a aussi en charge les finances et le budget du ministère. Le portage politique de l’ESS manquait de corps et il devrait donc en avoir un très bientôt. C’est juste avant la trêve estival du gouvernement que Nicolas Hulot aurait obtenu d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe la création de cette fonction qui se trouve à la lisière du gouvernement. Le décret précise ses missions et attribution interministérielles :
1° Il anime et coordonne l’action des différents ministères en matière d’économie sociale et solidaire et d’innovation sociale ;
2° Il coordonne l’ensemble des actions des ministères dans leurs relations avec les collectivités publiques et les représentants des entreprises de l’économie sociale et solidaire relatives à la promotion et au développement de l’économie sociale et solidaire et de l’innovation sociale ;
3° Il représente la France dans les instances européennes et internationales compétentes en ce domaine ;
4° Il promeut les modes d’entreprendre et de développement économique remplissant les conditions définies à l’article 1er de la loi n° 2014-856 susvisée.
Il rend compte de ses travaux au ministre chargé de l’économie sociale et solidaire et au ministre chargé des solidarités. Il en informe les autres ministres concernés, soit de sa propre initiative, soit à leur demande.
Qui pour la fonction ?
Au rang des prétendants, Christophe Itier, ancien président du Mouves et rédacteur du programme pour l’ESS du candidat Emmanuel Macron, tient toujours la corde. L’homme, qui était jusque-là directeur de la Sauvegarde du Nord, une grosse association des Hauts de France impliquée dans le sanitaire et social sera, s’il est nommé, probablement interpellé par ses ex-confrère sur l’importance de défendre les emplois aidés comme un outil utile, bien que perfectible pour l’accès à l’emploi et la survie de associations. Mais il faudra encore attendre l’officialisation de cette nomination pour cela.