Rapport de l’Anses : le travail de nuit impacte la santé des travailleurs

29/09/2016
Actualité
Le travail en horaire de nuit s’accompagne de plusieurs effets sanitaires avérés sur la santé des travailleurs. C’est ce que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) révèle dans son rapport sur l’ Évaluation des risques sanitaires liés au travail de nuit  publié en juin 2016. Retour sur ses principales conclusions et recommandations.

Il ressort de cette évaluation que les horaires du travail de nuit ont une répercussion avérée sur la qualité du sommeil, la réduction du temps de sommeil et la somnolence. Les effets sur la santé psychique (troubles de l’humeur, dépression, irritabilité, anxiété…), le cancer, les performances cognitives, l’obésité et la prise de poids, le diabète de type 2 et les maladies coronariennes (ischémie coronaire et infarctus du myocarde) sont quant à eux probables. Enfin, les dyslipidémies, l’hypertension artérielle et l’accident vasculaire cérébral ischémique sont classés comme risques possibles du travail de nuit.

A partir de cette description consistant à évaluer l’impact sanitaire du travail de nuit, l’Anses recommande de mieux prendre en compte l’impact sur la vie sociale et familiale, afin d’évaluer globalement les effets sur la santé. Bien que ce coût social et familial soit difficilement mesurable au vue des spécificités individuelles et des contextes économiques et culturels, ces derniers alertent sur la nécessité d’investir cette thématique tout en poursuivant les autres études sanitaires où les éléments de preuve de l’existence d’un effet ne sont pas suffisants.

L’Agence interpelle également sur l’importance de mieux définir le cadre légal autour des conditions de recours au travail de nuit pour les entreprises. S’il est dit que le travail de nuit doit « assurer les services d’utilité sociale ou la continuité de l’activité économique », l’agence note l’absence de définition précise de cette « continuité de l’activité économique » dans la réglementation.

La population concernée par le travail de nuit a doublé en 20 ans (en 2012, 15.4% des salariés soit 3.5 millions de personnes sont concernées), ce qui a conduit la CFTC à demander à l’Anses de s’emparer de la question. L’expertise a été confiée à un groupe de travail placé sous la supervision du comité d’experts spécialisé (CES) et a fondé ses conclusions sur la recherche, l’analyse et l’évaluation de données diverses (articles scientifiques, rapports …), et sur l’audition d’experts.

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