Il a fallu attendre 19h15, mercredi pour découvrir la composition du gouvernement Philippe 2 et… le statu quo dans le dossier « Un secrétaire d’Etat pour l’ESS ». Nicolas Hulot aura bien deux secrétaires d’Etat à la transition écologique sous sa responsabilité, mais rien ne dit que l’un d’eux aura l’ESS dans sa besace.
Tout le monde l’attendait… l’Union des employeurs de l’ESS (Udes) avait publié pas moins de deux communiqués (le premier et le second) en trois jours pour appeler à la nomination d’un secrétaire d’Etat à l’ESS lors du remaniement post législatives. Les uns et les autres supputaient sur l’identité du lauréat, le nom de Christophe Itier, référent régionale d’En Marche ! pour les Hauts-de-France et ancien président du Mouves faisait parti des favoris… Et finalement le brouillard ne s’est pas levé pour l’ESS. Oui, Sébastien Lecornu (LR) et Brune Poirson (LREM) ont été nommés secrétaires d’Etat à la transition écologique et non, nous ne connaissons pas leurs attributions précises. Il est donc impossible de savoir si l’un d’eux aura l’ESS dans ses attributions. A 31 ans, Sébastien Lecornu est déjà un professionnel de la politique : adhérent de l’UMP à 16 ans, attaché parlementaire à 19, président du Conseil départemental de l’Eure à 29 ans. Brune Poirson, elle, est une novice en politique, à l’instar de nombreux candidats LREM. Professionnelle du développement durable et de l’innovation, elle a obtenu l’investiture aux législatives dans la circonscription de Marion Maréchal-Le Pen. Elle y a battu le dauphin de la jeune retraitée de la politique et se voit aujourd’hui propulsée à la tête d’un secrétariat d’Etat.
Un haut-commissaire à défaut d’un secrétaire d’Etat ?
Seule certitude, l’absence de l’ESS dans la dénomination des secrétaires d’Etat n’augure pas d’un intérêt forcené pour l’ESS dans ce gouvernement. Le jeu des équilibres politiques lors de la nomination d’un gouvernement est si subtil qu’en quelques minutes, l’intitulé d’un ministère et son titulaire peuvent passer à la trappe tant que l’annonce n’est pas officielle. Mais lorsqu’un secteur faire partie des priorités gouvernemental, il n’est pas oublié au dernier moment. L’espoir était pourtant vif. L’amplitude et la gravité des sujets portés par le ministre de la transition écologique et solidaire (climat et la suite de l’Accord de Paris, transition énergétique avec le dossier du nucléaire…) plaidait pour que l’ESS revienne à un sous-ministre afin de ne pas se retrouver sous la pile. L’annulation, mardi matin, d’un dîner prévu le lendemain, mercredi soir, afin que Nicolas Hulot rencontre, pour la première fois, une quinzaine d’acteurs et responsables de fédérations de l’ESS ajoutait une autre raison d’espérer : pourquoi le ministre annulerait une telle rencontre, si ce n’est pour laisser le champ libre à un secrétaire d’Etat dont la nomination devait être annoncée quelques heures à peine avant cette rencontre ?
Mais non. Et rien ne dit que, finalement, l’un des jeunes entrants au gouvernement en charge de la « transition écologique » se verrons attribuer le dossier. Sinon, pourquoi ne seraient-il pas en charge de la transition solidaire ? Non, faute d’un secrétaire d’Etat, le monde de l’économie sociale et solidaire pourrait encore espérer dans la nomination d’un Haut-commissaire à l’ESS. Une hypothèse réaliste qui pourrait satisfaire a minima les acteurs. Le feuilleton n’est, en tout cas, pas terminé.