Afin de lutter contre le sexisme, Laurence Rossignol, Ministre en charge des Familles, de l’enfance et des droits des femmes, a présenté mardi 4 octobre le premier plan interministériel 2016-2020 pour l’égalité professionnelle. Son but : « parvenir à développer une culture de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes au travail ».
Aujourd’hui encore les inégalités femmes-hommes persistent dans le monde professionnel : manque de mixité dans les filières (seulement 29% des ingénieur.e.s diplômées sont des femmes), écarts de revenus (les hommes gagnent en moyenne 19% de plus que les femmes, et à compétence et niveaux égaux, toujours 10% de plus que les femmes), absence de parité dans les instances dirigeantes (seul 14% des femmes ont une place dans les conseils et entreprises non cotées), manque de partage des responsabilités familiales (à l’arrivée d’un enfant, seul 12% des pères interrompent ou réduisent leur activité professionnelle alors qu’une femme sur deux le fait), ou encore actes de discrimination et violences au travail (1 femme sur 5 victime de harcèlement sexuel).
Secteur par secteur
Concrètement, parmi les mesures annoncées, le gouvernement souhaite mettre en place des « plans mixité sectoriels » dans les secteurs du transport, du bâtiment, du numérique, de la petite enfance, ou encore du travail social dans le but d’établir une meilleure mixité professionnelle. Autre point abordé : afin d’améliorer la conciliation des temps et le partage des responsabilités domestiques, le plan propose de créer une offre de garde adaptée aux besoins des parents. Les professionnels de la petite enfance seraient également formés à l’égalité filles-garçons et à la prise en compte de la lutte contre les stéréotypes sexistes dès le plus jeune âge. Enfin, pour favoriser l’insertion des femmes sur le marché du travail et l’égalité dans l’emploi, le plan prévoit d’instaurer des pénalités financières pour les administrateurs ne respectant par le paritarisme au sein des instances dirigeantes. Un label « égalité professionnelle » viendrait par ailleurs appuyer et valoriser les bonnes pratiques des entreprises.
A cet égard, l’accord sur l’égalité professionnelle femmes-hommes dans l’ESS signé par l’Udes et les cinq confédérations syndicales le 28 avril 2016 avait déjà marqué cette volonté d’avancer sur la voie d’une égalité professionnelle plus réelle. La forte féminisation des métiers de l’ESS et le recours au temps partiel ont été reconnus comme des enjeux particuliers de l’égalité professionnelle du secteur. En effet, si déjà 30.8 % des femmes travaillent à temps partiel tous secteurs confondus (et 7.2% des hommes), 43% des femmes sont concernées par le temps partiel dans l’ESS (et 27% des hommes).