Les rémunérations dans les associations et les fondations ont fait l’objet d’une étude des cabinets Deloitte et Taste : salaires inférieurs, écarts davantage réduits… La faiblesse des salaires n’est-elle pas un frein au recrutement des talents ?
L’étude du cabinet d’experts Deloitte et de conseil en recrutement Taste a été réalisée en 2013 sur un échantillon de plus de 4 000 données individuelles dans 50 structures de tailles différentes, 30 associations et 20 fondations. Qu’y apprend-on ?
Des salaires plus faibles dans le non marchand. Les écarts de salaires entre le privé et les associations et fondations sont considérables : pour les cadres, les variations s’étendent de – 16 % à – 33 % ; le salaire de base dans les associations est en moyenne inférieur de 17 % par rapport au secteur marchand, avec une répartition différente selon les fonctions occupées : -0,6 % pour les non cadres et – 33 % pour les cadres supérieurs. Le plafond des salaires les plus importants s’élève à 75 000 euros dans les associations et les fondations.
Des niveaux de salaires plus resserrés dans les associations et fondations. Les différences entre les rémunérations les plus modestes et les plus élevées sont de 5, 5 dans les associations et fondations, tandis que dans le privé, elles sont de 8, 4, d’où « une progression plus faible entre deux niveaux de responsabilité » dans le non marchand.
Des situations hétérogènes de niveaux de rémunération dans le non marchand.Il existe une diversité de cas : les salaires sont supérieurs de 7 % dans les fondations, et inférieurs de 6 % dans les structures de petite taille (moins de 5 millions d’euros de budget) par rapport à celles de taille moyenne (30 millions d’euros de budget). Autre constat de l’étude, selon l’objet des associations et fondations, les différences de salaires sont significatives. Ainsi, dans l’humanitaire, les rémunérations sont inférieures de 6 % à la moyenne du secteur, tandis que dans le médico-social, elles sont de 11 % supérieures.
Les femmes sont majoritaires dans les associations et fondations. On compte 67 % de femmes salariées dans ce secteur contre 46 % dans le secteur marchand. Cependant, observe l’étude de Deloitte et Taste, « plus on monte en responsabilité, plus ce taux tend à diminuer. Il y a ainsi 77 % de femmes non cadres et 38 % de femmes cadres supérieures ». Et les écarts de salaires entre les femmes et les hommes est de 2,5 % pour les non cadres et de 6, 5 % pour les cadres supérieurs. Un taux comparable au secteur marchand… Mais, l’enquête relève également qu’il y a un meilleur taux (38 %) de féminisation « au top management » que dans le privé classique (18 %).
Une fois ces constats faits, les enquêteurs concluent sur le couple motivation recrutement « comme on pouvait s’y attendre, on constate une modération salariale dans le secteur qui sont le reflet de la motivation et des intentions des salariés des associations et des fondations qui va bien au-delà de la seule rémunération. Cependant, on pourrait s’interroger sur la réalité de cet adage pour le management intermédiaire. Un salaire de base moyen, la faible progressivité des rémunérations en lien avec la prise de responsabilité (…) sont autant d’éléments qui pourraient en partie nuire à l’attraction et à la rétention des talents ».
Plus d’information sur l’étude de Deloitte et Taste : www.deloitte.com
Retrouvez l’article sur l’étude CNCRES/APEC sur le site CIDES : « Cadres de l’ESS, femmes et seniors majoritaires »