L'étude très complète de l'Observatoire national de l'ESS démontre que l'ESS, comme l'ensemble des entreprises en France voit disparaitre de nombreux emplois dès le premier confinement du printemps 2020.
L'ESS ne fait pas mieux que le reste de l'économie sur le front de l'emploi en période de Covid. L'étude présentés par l'Observatoire national de l'ESS portent sur le premier semestre 2020 et donc sur l'impact du premier confinement de l'activité et de l'emploi dans l'ESS.
52500 emplois avaient disparus dans l'ESS au 30 juin 2020, soit 2,5% des effectifs. Un chiffre à mettre en regard des 452000 emplois détruits dans l'ensemble de l'économie, soit -2,7%. Les associations sont les plus impactées puisqu'elle accusent 3,2% de contraction de l'emploi (-0,2 % dans les coopératives et -1,2% dans les mutuelles). Et dans ces associations, le sport et loisirs (-12%, soit 9200 emplois) la culture (-19%, soit 8700 emplois) et tourisme social, hébergement et restauration (-15% soit 4211 emplois) sont les secteurs les plus touchés. On peut ajouter à la liste l'aide à domicile qui a perdu 7000 emplois.
L'étude précise que cette disparition d'emploi touche tout particulièrement les contrats les plus précaires. Des CDD non renouvelés, des contrats saisonniers non signés, non recours aux intermittents du spectacle.
Baisse modérée de la masse salariale
Sur l'ensemble des établissements de l'ESS, la masse salariale baisse moins fortement que dans le reste de l'économie. Une explication principale est à trouvé dans la forte représentation du secteur social et médico-social dans l'ESS qui s'est trouvé en première ligne durant ce confinement. C'est d'ailleurs le seul secteur qui affiche une augmentation de l'emploi (+4122 durant cette période). Le large maintien de l'accès aux subventions et aux tarification ont permis à des associations de ne pas nécessairement recourir au chômage partiel. En effet seulement 13% des associations ont déclaré subir une baisse de leurs subventions.
Des mises en sommeil, plus que des disparitions
Il est encore impossible de statuer sur la disparation d'établissement de l'ESS dus au Covid. Les sources publiques de l'étude permettent simplement de préciser qu'environ 11000 établissements de l'ESS n'ont versé aucun salaires durant le deuxième trimestre (hors chômage partiel éventuel). Cette interruption totale de l'activité, poussée notamment par les fermetures administratives (enseignement, sport et loisir, restauration, hébergement touristique, lieux de spectacle...) a donc touché environ 5 % des établissements de l'ESS qui se sont retrouvé sous perfusion des aides publiques, pour celles qui y ont eu accès. Reste à savoir comment, au terme des dispositifs de soutien d'urgence, l'ensemble de ces établissement parviendront à "revenir à la vie".
Coopératives et mutuelles moins touchées
L'évolution de l'emploi est moins défavorable pour les mutuelles et les coopératives que dans les associations. Les coopératives (hors coopératives agricoles) affichent une baisse légère de -0,2% de l'emploi. L'étude évoque ce "bon" résultat, notamment, par les secteur d'activités où oeuvrent ces coopératives : commerce alimentaire, bâtiment, banque) qui ont été moins touchés que d'autres.
Quant aux mutuelles, ce sont les mutuelles d'assurance qui affichent la baisse la plus sensible avec -1,2% de l'emploi sur le premier semestre 2020. Les services de soin mutualistes ont eu à gérer le surcoût lié à la gestion de la crise sanitaire, ce qui a pu fragiliser leur trésorerie selon l'étude.
Toutefois cette baisse de l'emploi s'explique aussi par les mouvements de concentration des opérateurs que l'on retrouve aussi dans les coopératives bancaires qui étaient déjà à l'oeuvre, avant la crise sanitaire.
Un impact diffus sur le territoire
Aucun territoire, à l'exception de La Réunion (+0,2%) n'est épargné. La carte de France est malheureusement relativement homogène avec toutefois le Centre Val de Loire et PACA qui affichent une baisse de l'emploi de plus de 3%.
Un webinaire le 12 février sera l'occasion de découvrir en détail et échanger avec ses auteurs sur les résultats de l'étude.
Retrouver ici la page ESS France consacré à l'étude