Le départ de Marlène Schiappa du gouvernement marque, après quelque suspens, le retour de l'ESS à Bercy avec un Haut-Commissaire qui reste à nommer et qui sera placé sous la houlette d'Olivia Grégoire.
Sueur froide
Chaque remaniement de gouvernement fait perler la sueur sur les tempes de l'Economie sociale et solidaire. Aura-t-elle un ou une ministre de tutelle ? Où sera-t-elle logée ? Celui du 19 juillet dernier n'a pas dérogé à la règle. Marlène Schiappa sort du gouvernement, sans passation de pouvoir puisque personne ne la remplace la sortante à la lecture des annonces et communiqués qui s'égrènent durant la journée. Jusqu'à un tweet d'Olivia Grégoire qui annonce que la Première ministre, Elisabeth Borne, lui attribue la compétence.
Nomination d'un ou une Haut-Commissaire
La nouvelle est jugée plutôt positivement par les représentants de l'ESS. Ils retrouvent celle qui avaient été secrétaire d'Etat à l'Economie sociale, solidaire et responsable entre 2020 et 2022. Elle avait été appréciée pour son efficacité à dégripper un certain nombre de situations (notamment dans l'accès aux aides d'Etat aux entreprises durant la crise sanitaire) et pour avoir relancer, notamment, le soutien aux Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE).
Dans une déclaration postée sur Linkedin le 21 juillet, Olivia Grégoire s'engage à apporter à l'ESS "Toute mon énergie, aux côtés d’un Haut-Commissaire et de son équipe qui seront entièrement dédiés à faire le lien entre l’État et les acteurs de l’ESS." Loi Hamon Cette perspective de voir un Haut-Commissaire chargé de l'ESS nécessitera un éclaircissement sur les rôles respectifs attribués à ce dernier et à sa ministre de tutelle.
En 2017, Christophe Itier avait été désigné à ce poste alors que l'ESS était placée sous la houlette de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. Christophe Itier avait porté politiquement les dossiers, Nicolas Hulot intervenant peu, en dehors de certains moments symboliques. Olivia Grégoire s'est dors et déjà positionnée dans la continuité de son action antérieure en affirmant vouloirs "continuer à faire rayonner l’ESS et surtout à faire en sorte qu’elle irrigue l’ensemble de nos politiques publiques." Elle a par ailleurs rappelé l'échéance des dix ans de la Loi Hamon en 2024 dont Marlène Schiappa avait fait un enjeu en recevant il y a peu un rapport et des propositions d'évolution des mains du Conseil supérieur de l'ESS.
Et la vie associative ?
Mais cet épisode laisse un goût amer pour les représentants de l'ESS. Ainsi ESS France et Le Mouvement associatif signent un communiqué commun où ils expriment " leur sentiment de lassitude à la suite de l’annonce du nouveau gouvernement marqué par la sortie de la vie associative et de l’ESS des intitulés des portefeuilles ministériels."
La Vie associative reste en effet l'autre oubliée de ce remaniement, puisqu'aucun ministre ne s'est vu attribué le dossier à l'heure où cet article est publié. Il faudra attendre les décrets d'attribution qui établissent officiellement le périmètre de chacun des ministères et secrétariats d'Etat. Il est envisageable que Prisca Thevenot, qui remplace Sarah El Haïry à la Jeunesse et au SNU hérite de la vie associative qui retrouverait alors la tutelle du ministère de l'Education nationale désormais dirigé par Gabriel Attal. Ce dernier avait d'ailleurs hérité de la Vie associative en entrant au gouvernement en 2017.
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