Le deuxième rapport triennal égalité femme homme vient d'être rendu public par le Conseil supérieur de l'Economie sociale et solidaire (CSESS). Il préconise quatre axes d'actions à déployer d'ici 2024 pour accélérer des avancées encore timides selon le rapport.
Des mieux et des marges de progrès. Dans son introduction ce second rapport triennal sur l'égalité femme/homme (prévu par le loi de 2014) pose le contexte. Malgré des valeurs et des pratiques de faire ensemble, de promotion des initiatives citoyennes, de primauté de l'utilité sociale l'ESS peine à faire progresser l'égalité femme homme alors que cette préoccupation est désormais au coeur de la société : "nous constatons non seulement que les avancées restent faibles dans l’ESS depuis la publication du Rapport triennal du 7 février 2017, mais aussi que les inégalités ont été exacerbées dans le contexte de crise sanitaire depuis 2020." Et pourtant le nombre d'accord d'entreprises a doublé en cinq ans (1138 accords égalité).
Des conditions de travail moins favorable
Le rapport consacre d'ailleurs un chapitre sur l'impact de la crise sanitaire alors que les femmes sont majoritaire sur de nombreux métiers en première ligne. Cette non-mixité des métiers (ex : 96 % des aides à domicile sont des femmes) se double d’une ségrégation à la fois verticale et horizontale pour les femmes, explique le rapport : " Elles occupent plus majoritairement des métiers proposant des conditions de travail moins favorables : 41% des femmes sont à temps partiel dans l’ESS, qu’il soit choisi ou subi ; 75% des salariées et salariés en CDD et à temps partiel sont des femmes dans l’ESS. Elles accèdent plus difficilement à des postes à responsabilités :
une femme à deux fois moins de chance d’être cadre qu’un homme dans l’ESS."
Axes d'action 2021-2024
Au-delà du diagnostic, ce rapport formule 11 propositions pour quatre axes d'actions qui devrons se déployer jusqu'en 2024 :
- Répondre aux défis genrés issus de la crise sanitaire actuelle ;
- Accompagner l’éducation et la sensibilisation aux stéréotypes de sexe dès le plus jeune âge et tout au long de la vie ;
- Favoriser la mixité des métiers de l’ESS et la qualité de vie au travail pour les femmes et les hommes ;
- Mettre en place les conditions d’un égal accès au pouvoir et à une gouvernance équilibrée au sein des structures et réseaux.
Pour Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat à l'Economie sociale, solidaire et responsable, "ce rapport permet de mesurer clairement les marges de progrès en matière de parité dans les instances de gouvernance, et dans les réseaux, de mixité des métiers comme d’égalité de genre. L’économie sociale et solidaire porte en elle des solutions pour être une économie exemplaire. Je formule le vœu que ce rapport soit une feuille de route pour cet écosystème. J’en assurerai un suivi conformément à l’engagement pris de faire de l’égalité femmes/hommes la grande cause du quinquennat."