[CHIFFRE CLE] 66 % des salariés ayant connu un arrêt long évoquent une origine liée à l'environnement professionnel selon une étude de l'Observatoire de l'imprévoyance (Groupe VYV). La surcharge de travail est le premier facteur évoqué, avant la pénibilité physique.
Quelle place prend notre travail dans ce qui nous empêche, temporairement de travailler ? L'étude de l'Observatoire de l'imprévoyance du Groupe VYV qui cible les arrêts de plus de 90 jours (un arrêt est considéré long dès 30 jours. Mais c'est après trois mois que les conséquences financières et les risques liés à une reprise mal préparée grandissent) est particulièrement éclairante.
En effet, selon cette étude qui a sondé 1014 salariés ayant connu un arrêt de plus de 90 jours récemment, 66 %, soit deux tiers d'entre eux évoquent l'environnement professionnel comme l'une des origines de l'arrêt. Ce n'est pas la seule, puisque l'origine d'un arrêt long peut être multifactorielle, mais elle est la plus consensuelle. L'environnement social et familial n'est cité que par 21 % des répondants.
Qu'est-ce qui touche le plus les salariés dans leur environnement professionnel ? Le premier facteur cité pour préciser l'impact de l'environnement de travail sur sa santé c'est la surcharge de travail. Près d'un répondant sur deux (45 %) mentionne ce facteur, devant la pénibilité physique (41 %) puis le rythme ou l'organisation du travail (35 %).
L'organisation du travail et les tensions qu'elle peut générer apparait, selon ces chiffres, comme un facteur d'arrêt et donc d'absence du salarié. Si l'étude ne permet pas d'isoler ce qu'il en est spécifiquement parmi les salariés relevant des branches professionnelles de l'Economie sociale et solidaire, Gaëlle Viette, de l'Observatoire de l'imprévoyance constate que " notre enquête qualitative avait déjà permis de relever que les personnes engagées dans la santé ou ceux qui exercent des métiers de conviction sont les plus touchées. Ce sont aussi ceux qui souffrent le plus de culpabilité au moment de s'arrêter."
Les employeurs ont donc tout intérêt à se préoccuper de l'impact de l'organisation du travail, s'ils se soucient de la santé de leurs salariés, qui plus est lorsque leur activité connait une pénurie comme c'est le cas dans les métiers du care. Tout comme ils ont à se préoccuper de mieux appréhender l'accompagnement de leurs salariés en arrêt long afin de préparer une reprise, sans risque de rechute, comme nous l'explique Gaëlle Viette, de l'Observatoire de l'imprévoyance.