La Fehap, Nexem et la Croix-Rouge Française réclament l’égalité de traitement des professionnels de leurs structures associatives et l’accès aux revalorisations salariales obtenues pour le secteur public suite au Ségur de la Santé.
Il y a eu le Ségur de la Santé en juillet qui offrait une revalorisation des salaires pour les professionnels de santé hospitalière et des Ehpad. Puis, Michel Laforcade, missionné par le Premier-ministre pour négocier l’extension de cette revalorisation salariale au secteur du handicap. Fin janvier les établissements publics de ces branches obtenaient gain de cause. Mais le secteur associatif restait sur le bas-côté des négociations. « Alors qu’elles représentent à elles seules 75% du secteur social et médico-social, [les fédérations du secteur privé non lucratif] apprennent que le gouvernement envisage pour notre secteur privé non lucratif des revalorisations limitées à certaines professions alors que, dans le même temps, il annonce d’emblée la revalorisation pour tous les salariés du secteur public. Cette position est jugée inacceptable pour toutes les parties prenantes », se sont alarmé les trois fédération d’employeurs (Fehap, Nexem, Croix-Rouge) dans un communiqué.
Front commun
Depuis une nouvelle réunion a eu lieu qui « laisse imaginer une suite de discussion sur un accord de méthode et de niveaux de métiers qui seraient concernés » résume Alain Raoul, le président de Nexem. Il reste donc beaucoup à faire et Michel Laforcade fait face à une front uni des organisations d’employeurs et des syndicats de salariés .
« Le sujet n’est pas prisé lucratif, non lucratif ou public, mais quel est votre métier », insiste Marie-Sophie Desaulle, la présidente de la Fehap. « La protection de l’enfance qui fait face à l’augmentation des violences dans les familles, le secteur de la lutte contre l’exclusion qui reçoit de plus en plus de personnes en état d’extrême pauvreté… tous contribuent à construire du lien social. Ils sont absolument nécessaire pour accompagner ce qui se passe dans le pays. C’est pourquoi nous demandons que l’ensemble du secteur soit pris en compte : le sanitaire, le handicap, l’inclusion et la protection de l’enfance », synthétise Alain Raoul, rejoint en cela par les syndicats de salariés tels que la CGT qui dénonce un « dialogue de sourd ».
Pour une approche globale
La colère monte et les structures associatives commence à voir des salariés quitter leur poste pour rejoindre des établissements en capacité d’offrir la revalorisation salariale. Tout le monde est bien conscient de la complexité de la situation . Ces nouvelles inégalités entre public, privé et privé lucratif, mais aussi entre métiers et secteurs d’activité ne sont pas qu’un problème de choix politique. La réparation des compétences entre Etat et collectivités, les différences de tutelle ministérielles créent une environnement complexe où les choix budgétaires relèvent de différent niveau : « On a un discours politique qui montre la nécessité d’avoir une approche globale dans l’accompagnement des personnes, mais toutes les mécaniques financières sont des barrières supplémentaires et renforcent le cloisonnement du secteur », relève Jean-Christophe Combes, délégué général de la Croix-Rouge Française.
1,9 milliards d'euros
800 000 salariés sont concernés par cette négociation dont 200 000 on bénéficié de la revalorisation. Selon les organisations employeurs, une revalorisation globale à hauteur des 183 euros par mois obtenus dans l’hospitalier public représenterait un coût de 1,9 milliards d’euros. Un coût « à mettre en regard au volume des investissements lancés par la France par ailleurs. Ce sont des métiers de la cohésion de notre société et ils permettront d’amortir les conséquences terribles de la crise sanitaire », conclut Jean-Christophe Combes.