[FOCUS] Le Congrès de l'ESS du 10 décembre intervient au terme du projet de République de l'ESS porté par ESS France et à quatre mois de l'élection présidentielle. A cette occasion une Déclaration des raisons d'agir sera proclamée et un premier débat aura lieu autour des enjeux électoraux de 2022.
Il y a des événements qui marquent plus que d'autres. C'est l'ambition du Congrès de l'ESS organisé le 10 décembre, dix ans après les Etats généraux de l'ESS qui avaient réuni près de 5000 personnes au Palais Brongniart, l'ancienne Bourse de Paris. Le Collège des Bernardins, à Paris, où se réunira ce congrès ne pourra accueillir que 450 personnes (une liste d'attente est toujours ouverte), mais l'enjeu n'est pas cette fois-ci dans la démonstration du nombre (voir notre infographie : 2011-2021, des Etats généraux au Congrès de l'ESS).
En 2011, ces Etats généraux, organisés par le Labo de l'ESS créé par Claude Alphandéry, avaient été l'occasion de faire corps autour du potentiel des organisations et entreprises de l'ESS à transformer l'économie sur des principes d'utilité sociale et de solidarité trois ans après une crise financière dont les conséquences sociales étaient encore prégnantes. La rédaction de centaines de Cahiers d'espérance par des groupes locaux avait permis de réaliser le foisonnement d'innovations sociales sur les territoires. L'ESS s'était comptée ce jour-là et avait partagé avec le grand public son potentiel et ses aspirations.
Une Déclaration partagée
Dix ans plus tard, le congrès poursuit deux objectifs principaux : affirmer une vision commune du monde que promeut l'ESS et peser dans le débat électoral présidentiel. Fruit d'une séquence ouverte en mai 2020 avec la République de l'ESS, une Déclaration des "raisons d'agir" sera proclamée le 10 décembre avec l'intention de renouveler les termes d'une vision commune à l'ensemble de l'Economie sociale et solidaire, et du monde à promouvoir au regard des enjeux d'aujourd'hui.
Les problèmes d'hier sont toujours là , voire amplifiés, mais leur appréhension sociale et politique a profondément mué. La transition écologique est devenue centrale dans les discours et la vitalité du modèle républicain est, elle aussi, devenue un sujet politique. Les valeurs de solidarité et d'universalité de ce modèle semblent parfois s'effacer alors que, sur le terrain, la solidarité ne s'est jamais exprimée de manière aussi forte et diversifiée comme nous l'ont montré les séquences de confinement.
L'Economie sociale et solidaire est un mouvement divers, une famille élargie, qui peine parfois à se retrouver sur des termes communs et directs. L'enjeu de cette Déclaration sera de produire une parole commune, claire et intelligible de son rôle et de son héritage dans le projet Républicain.
Enjeu présidentiel
A la suite de la proclamation des "raisons d'agir", un débat sera organisé à l'occasion d'une première expression des candidats à l'élection présidentielle, ou leurs représentants, autour des valeurs et actions portées par l'ESS. On y retrouvera, pour réagir aux propos des candidats, Claude Alphandéry, la philosophe Gabrielle Halpern, l'essayiste David Djaïz et la géographe et géopoliticienne Anaïs Voy-Gillis.
Les participants au rendez-vous
Les 450 places du congrès ont rapidement été réservées, « mais il est toujours possible de s'inscrire sur liste d'attente », insiste l'équipe d'organisation d'ESS France. Si la matinée est réservée aux organisations membres d'ESS France, l'après-midi débutera par une séquence de huit ateliers-défis "passer des paroles aux actes" dans la continuité des Agoras organisées par la République de l'ESS.