Les entreprises de l'économie sociale et solidaire font face à un défi de renouvellement générationnel. Un salarié sur cinq devrait partir en retraite d'ici 2026, principalement sur les métiers du care. Explication en chiffres.
Il y a 2,4 millions de salariés dans l'ESS dont 493200 qui devraient prendre leur retraite d'ici 2026, selon l'Observatoire national de l'ESS. Cela veut dire qu'un cinquième des effectifs seront à renouveler en quatre ans. Un gros chamboulement sur le plan des ressources humaines qui devrait rajeunir sensiblement la pyramide des âges de l'ESS. Celle-ci souffre en effet d'un déséquilibre assez flagrant (effet de pyramide inversée, voir notre infographie) avec une surreprésentation des salariés seniors et tout particulièrement des plus de 55 ans. Ces derniers représentent 18,9 % des femmes et 19,3 % des hommes. Tandis qu'à l'autre bout, les moins de 25 ans ne représentent que 6,4 % des femmes et 7,7 % des hommes.
Ces quatre prochaines années seront donc l'occasion de rééquilibrer cette pyramide des âges si d'aventure les plus jeunes s'engagent dans les entreprises de l'ESS.
Mais la question du sens au travail, qui est l'un des moteurs d'engagement de cette jeune génération, ne fait pas tout. Si l'on regarde les métiers les plus exposés à ce renouvellement, on retrouve des métiers que l'on appelle, depuis la pandémie, les métiers de première ligne : aides à domicile, travailleurs familiaux (28,5 % ont plus de 55 ans), agents de service hospitalier (23,6 %), aides-soignants (17,3 %). Des métiers où l'on s'engage par attrait pour la mission, voire par vocation, mais qui restent dévalorisés en terme de condition d'emploi et de rémunération et très féminisés. Rappelons que l'ESS compte 67 % de femmes dans ses effectifs.
Autres métiers en tension du fait de la pyramide des âges : les enseignants du secteur privé (21,6 % de plus de 55 ans) mais aussi les cadres administratifs et financiers (25,5 %) et les secrétaires (21,6 %).
L'enjeu du renouvellement générationnel passera donc autant par la mise en avant du sens du travail au quotidien, mais aussi celui des conditions d'emploi et de travail et donc de qualité de vie au travail.