🔍 Du plein emploi Ă  l’emploi dĂ©cent pour tous

27/02/2023
Image comprenant plusieurs photos de type polaroĂŻd de portrait de personnes pour illustrer le dossier Ness "L'ESS Ă  la tĂȘte du plein emploi"

Bonne nouvelle ! Le chĂŽmage baisse et l’on se risque Ă  annoncer le retour du plein emploi. Fini l’Insertion par l’activitĂ© Ă©conomique, l’inclusion sociale et professionnelle ? Aucunement. Plus on s’approchera du plein emploi, plus les innovations de l’ESS en matiĂšre d’employabilitĂ© seront indispensables pour que chacun puisse accĂ©der Ă  un emploi adaptĂ© tant aux aspirations du salariĂ© que de l’entreprise.

Moins de 8 % de chĂŽmage

Comment ne pas se rĂ©jouir. Le chĂŽmage baisse depuis 2016 et le reflux de l’emploi durant la pandĂ©mie a Ă©tĂ© plus que rĂ©sorbĂ©. De 10,3 % de taux de chĂŽmage en 2015 nous sommes passĂ©s Ă  7,3 % de la population active fin 2022 (chĂŽmage au sens du Bureau international du travail) soit 2,2 millions de personnes. Mieux, cette baisse profite Ă  toutes les catĂ©gories d’ñge ou socio-professionnelles, comme nous le disent Anne Brunner et Louis Maurin dans une analyse de l’Observatoire des inĂ©galitĂ©s. Seuls les jeunes sans diplĂŽme ne bĂ©nĂ©ficient pas autant que les autres de cette conjoncture, selon cet article. Faut-il pour autant croire au retour du plein emploi ? Celui qui laisse entendre le retour des jours heureux au pays du travail ?

Le halo du chĂŽmage

Tout d’abord, le taux de chĂŽmage dĂ©pend de l’unitĂ© de mesure. PĂŽle emploi ne calcule pas le taux de chĂŽmage comme le BIT. Le nombre d’inscrits en catĂ©gorie A (sans aucune activitĂ©) Ă©tait de 2,8 millions fin 2022, auquel il faudrait ajouter ceux qui sont inscrits tout en ayant une activitĂ© rĂ©duite (2,3 millions) et souhaiteraient travailler plus. Cela fait en tout plus de 5 millions d’individus. Mais la baisse se voit aussi pour PĂŽle emploi avec un taux qui diminue de 5,2 % sur un an. L’horizon du plein emploi est juste un peu loin que des lunettes du BIT qui a le mĂ©rite de permettre les comparaisons internationales


« Pour les Ă©conomistes, le plein emploi se situe sous la barre des 5 % de chĂŽmeurs dans la population active, rappelle Luc de Gardelle, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration des entreprises d’insertion (> 2000 entreprises et 100 000 salariĂ©s), mais ceux qui restent sont aussi ceux qui sont le plus Ă©loignĂ©s de l’emploi. » Faudrait-il pour autant en faire des laissĂ©s-pour-compte ? Non rĂ©pondra l’ESS qui affirme depuis longtemps que « nul n’est inemployable » d’une part et que les entreprises ont Ă  amĂ©liorer leur employeurabilitĂ©. C’est-Ă -dire leur capacitĂ© Ă  maintenir l’employabilitĂ© de ses salariĂ©s.

Certains chĂŽmeurs sont Ă©loignĂ©s depuis si longtemps parfois que certains disparaissent des statistiques. On les croise parmi la centaine de salariĂ©s d’Emerjean (Ă©coutez notre podcast reportage Remettre l’emploi au centre du village 1/3 ), une entreprise Ă  but d’emploi crĂ©Ă©e dans le quartier Saint-Jean de Villeurbanne dans le cadre de l’expĂ©rimentation Territoires zĂ©ro chĂŽmeur de longue durĂ©e (TZCLD).
Ils Ă©taient chĂŽmeurs en fin de droits, proches aidants qui avaient quittĂ© la sociĂ©tĂ© du travail sans en retrouver le chemin, mĂšres au foyer sans formation qui souhaitent s’émanciper par le travail, jeunes diplĂŽmĂ©es qui portent le voile et restent Ă  la porte des recruteurs.
Paul Bruyelles, le directeur gĂ©nĂ©ral d’Emerjean l’explique en peu de mots : « les personnes veulent travailler contrairement Ă  certains discours. Mais Ă  force d’échec dans leurs recherches d’emploi, beaucoup se dĂ©sespĂšrent », explique-t-il (Ă©coutez le podcast Remettre l’emploi au centre du village 3/3 ).
Selon l’Observatoire des inĂ©galitĂ©s ils seraient 1,9 millions (chiffres 2020) invisibilisĂ©s dans ce qu’on appelle le halo du chĂŽmage. Un halo qui s’agrandit (+24 % entre 2015 et 2020)
 pendant que baisse le taux de chĂŽmage. PrĂšs de deux millions d’invisibles qui ne font pas de dĂ©marche de recherche active mais qui, lorsque l’Insee leur pose la question, affirment qu’ils souhaiteraient travailler.

 

jeune femme dans la nature portant une cagette de légumes

IAE, TZCLD
 les codes de l’emploi pour tous ?

« Moins il y aura de chĂŽmeurs, plus les entreprises comme les nĂŽtres seront indispensables », explique Luc de Gardelle, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration des entreprises d’insertion. Parce qu’il faut savoir accueillir et accompagner ces demandeurs d’emploi en quĂȘte de rĂ©demption professionnelle. « Cela fait quarante ans que l’Insertion par l’activitĂ© Ă©conomique (et l’installation du chĂŽmage de masse, ndlr) est experte du sujet... nous crĂ©ons des entreprises (autofinancĂ©es Ă  85 % en moyenne), qui s'adaptent aux difficultĂ©s sociales », rappelle celui qui dirige le groupe d’insertion AltaĂŻr Ă  Strasbourg. PrĂ©sentes sur de nombreux mĂ©tiers en tension (bĂątiment, restauration, logistique), les structures d’insertion par l’activitĂ© Ă©conomique (SIAE) aident objectivement les entreprises du secteur Ă  trouver des ressources qui leur manquent.

Mais le modĂšle de l’IAE, tout comme celui des Territoires zĂ©ro chĂŽmeur portent une autre vision de l’emploi. D’une part, elles innovent sur le champ des mĂ©tiers. RĂ©emploi, Ă©conomie circulaire (Le Relais, Envie, Vitamine T), alimentation et maraichage bio (Les Jardins de Cocagnes, Les Relais solidaires), logistique du dernier kilomĂštre, l’écohabitat, le textile
 l’IAE a crĂ©Ă© de nombreux segments d’activitĂ©s en phase avec une Ă©conomie de la sobriĂ©tĂ© et la relocalisation de nos capacitĂ©s de production. D’autre part, l’emploi est conçu pour rĂ©pondre Ă  un besoin de l’entreprise, tout autant que pour Ă©manciper la personne qui l’occupe. Plus concrĂštement, la mise en situation de travail dans les SIAE (Chantiers d’insertion, Entreprises d’insertion, entreprises de travail temporaire d’insertion
) est le vĂ©hicule qui soutient le salariĂ© dans son travail d’effacement des obstacles vers l’emploi durable : un logement dĂ©cent et stable, rĂ©sorber les problĂšmes de santĂ©, les addictions, rĂ©tablir un Ă©quilibre de vie familiale (garde d’enfants
). Dans l’IAE, il y a l’activitĂ© Ă©conomique qui finance l’entreprise, mais aussi et surtout l’activitĂ© Ă©conomique qui s’organise autour d’emplois sur mesure pour le salariĂ© en insertion.

Droit à l’emploi

Les Territoires zĂ©ro chĂŽmeur de longue durĂ©e vont encore plus loin en tentant de rĂ©aliser un vĂ©ritable droit Ă  l’emploi. LĂ  oĂč il est expĂ©rimentĂ©, les Entreprises Ă  but d’emploi (financĂ©es par leurs activitĂ©s et par la rĂ©affectation des coĂ»ts de prise en charge du chĂŽmage Ă  la rĂ©munĂ©ration du salariĂ©) rendent accessible, sans sĂ©lection (hormis la domiciliation et la durĂ©e sans emploi) des emplois Ă  temps choisi. Ensuite, un Territoire zĂ©ro chĂŽmeur organise une gouvernance territoriale des besoins d’activitĂ© et des compĂ©tences des habitants, chĂŽmeurs de longue durĂ©e en connectant entreprises, pouvoirs publics, habitants, associations, acteur des politiques de l’emploi autour de cet objectif commun : fournir une proposition d’emploi dĂ©cent Ă  tous ceux qui le souhaitent. LĂ  oĂč cette gouvernance multi-acteurs fonctionne, peut alors Ă©merger des emplois adaptĂ©s aux besoins du territoire et de ceux qui les occupent : « la vision traditionnelle de l’emploi est celle du mĂ©rite, explique Jean-Christophe Sarrot, responsable emploi et formation chez ATD Quart-monde, l’association Ă  l’origine des « Territoires zĂ©ro chĂŽmeur ». Celui qui a un emploi le mĂ©rite, il en accepte les contraintes qui vont peut-ĂȘtre le dĂ©truire Ă  la fin, il faut avoir fait des bonnes Ă©tudes
 Avec Territoires zĂ©ro chĂŽmeur, nous renversons ces reprĂ©sentations en disant d’abord, que les personnes qui sont dans la privation durable d’emploi mĂ©ritent d’accĂ©der Ă  un emploi dĂ©cent. » (Ă©coutez le podcast Territoire zĂ©ro chĂŽmeur : la fabrique de l’emploi dĂ©cent 1/3)

Formation inclusive

Cette facultĂ© de fabriquer de l’accessibilitĂ© aux personnes en marge pourrait se rĂ©pĂ©ter sur le champ de la formation professionnelle. Prenons l’exemple du numĂ©rique. Un secteur en mal de dizaine de professionnels pour rĂ©pondre Ă  la demande des entreprises chaque annĂ©e : « entre les personnes sans activitĂ©s qui ne se sentent pas capables de travailler dans le numĂ©rique et les entreprises qui se figent sur des profils grandes Ă©coles d’ingĂ©nieurs
 c’est un peu normal », rĂ©sume FrĂ©dĂ©ric Bardeau, prĂ©sident de Simplon. Cette entreprise, nĂ©e en mĂȘme temps que l’Ecole 42 ou d’autres, a fait de la formation inclusive son identitĂ© d’entreprise sociale et solidaire : « notre premier mĂ©tier, avant la formation, c’est le sourcing explique-t-il. Chercher et convaincre les jeunes dans les missions locales, des rĂ©fugiĂ©s, des femmes, des personnes en situation de handicap qu’ils ont leur place dans le numĂ©rique », le deuxiĂšme est de convaincre les entreprises de s’ouvrir Ă  autre chose que des geek bardĂ©s d’un diplĂŽme d’ingĂ©nieur « et enfin, fabriquer la bonne formation aux mĂ©tiers attendus », conclut FrĂ©dĂ©ric Bardeau. Sans de tels modĂšles qui font Ă©cole et influent les politiques publiques de la formation (mise en place d’un label des Grandes Ă©coles du numĂ©rique par exemple), comment le secteur pourrait-il couvrir le gap qui le sĂ©pare du plein emploi dans ce secteur ? Simplon a formĂ© 22000 personnes en neuf ans d’existence sur des mĂ©tiers Bac+2 Ă , bientĂŽt, Bac+5. (Ă©coutez le podcast DĂ©buguer la formation professionnelle avec Simplon 1/3)

 

un homme et une femme souriants dans une boutique

Massification possible ?

Les modĂšles d’entreprise, de gouvernance territoriale porteurs de cette vision Ă©mancipatrice de l’emploi existent donc bel et bien mĂȘme s’ils sont encore peu connus et reconnus. Mais peuvent-ils contribuer quantitativement Ă  l’objectif d’un plein emploi accompli ? La question est plus dĂ©licate car elle induit, justement une reconnaissance beaucoup plus forte de tous les acteurs
 les clauses d’insertion dans les marchĂ©s publics sont un levier consĂ©quent pour connecter les entreprises du BTP, par exemple, au milieu de l’insertion. L’expĂ©rimentation des Territoires zĂ©ro chĂŽmeur en est dĂ©jĂ  Ă  sa deuxiĂšme loi d’expĂ©rimentation. 48 expĂ©rimentations ont Ă©tĂ© lancĂ©es, elles devraient ĂȘtre au moins 60 fin 2023. Mais une troisiĂšme loi interviendra-t-elle pour gĂ©nĂ©raliser Ă  terme, le principe d’un droit Ă  l’emploi ? Aucune certitude pour l’heure.

Quant Ă  l’IAE, un rapport : l'insertion par l’activitĂ© Ă©conomique : Ă©tat des lieux et perspectives de l’Inspection gĂ©nĂ©rale des affaires sociales (Igas) a rendu des conclusions mitigĂ©es sur le Pacte ambition IAE qui annonçait, en 2019 le soutien public au doublement des salariĂ©s en insertion d’ici 2022 pour atteindre 240 000. L’Igas relĂšve que « fin 2021, 137 869 bĂ©nĂ©ficiaires Ă©taient salariĂ©s dans l’un des 4000 structures de l’IAE. » Luc de Gardelle rĂ©plique que pour des entreprises qui ont Ă  crĂ©er et dĂ©velopper des activitĂ©s Ă©conomiques pĂ©rennes, « les quelques 2100 entreprises d’insertion ont fait +30 000 emplois en trois ans dont deux annĂ©es de Covid. »

La course Ă  l’augmentation du flux des salariĂ©s en insertion met aussi la pression sur la qualitĂ© du recrutement. Le risque serait une sĂ©lection trop assidue des salariĂ©s les moins en difficultĂ©, laissant de cĂŽtĂ© ceux qui sont le plus en marge. Un salariĂ© en insertion reste dans l’entreprise entre 4 et 24 mois selon son parcours. L’Igas prĂ©cise d’ailleurs qu’il serait utile de sortir d’une gestion quantitative de la mission d’insertion pour un pilotage qualitatif de l’accompagnement social. Dis plus clairement, l’IAE n’exploite pas encore tout le potentiel de son modĂšle.

 

homme avec casque de chantier qui semble réfléchir et se détendre

ESS et emploi décent

L’appel des Territoires zĂ©ro chĂŽmeur Ă  instituer ce droit Ă  un emploi dĂ©cent doit susciter la discussion au sein de l’ESS. Comme l’explique TimothĂ©e Duverger dans son rĂ©cent ouvrage L’économie sociale et solidaire (RepĂšres Economie, Ă©dition La DĂ©couverte) , l’ESS ne se pose la question de la qualitĂ© de ses emplois que depuis peu. La valeur de l’engagement a souvent valu de passe-droit pour tout type d’écart. Le renouvellement gĂ©nĂ©rationnel du rapport au travail et la fameuse quĂȘte de sens contribuent Ă  rĂ©duire cet oubli.

Mais l’ESS c’est aussi de nombreux emplois fĂ©minins sous valorisĂ©s qui souffrent d’un fort dĂ©ficit d’attractivitĂ© comme les aides Ă  domicile, les mĂ©tiers du care, qui sont trĂšs largement portĂ©s dans des Ă©tablissement associatifs ou mutualistes. Le volume d’emploi ESS sur les secteurs sociaux et mĂ©dico-sociaux a triplĂ© en quelques dĂ©cades et reprĂ©sente 60,4 % de l’ensemble des emplois du secteur.

Si le baromĂštre de la qualitĂ© de vie au travail dans l’ESS (la 4e Ă©dition sera dĂ©voilĂ©e par Harmonie mutuelle ESS le 28 mars) confirme une note relativement Ă©levĂ©e pour les salariĂ©s comme pour les dirigeants, la revalorisation des conditions d’emploi et plus globalement de la mise Ă  l’échelle de la valeur sociale et sociĂ©tale de ces mĂ©tiers est l’un des grands combats des associations du secteur et donc de l’ESS pour un emploi dĂ©cent. Cela dĂ©pend tout autant de l’approfondissement de cette vision que tout emploi doit ĂȘtre Ă©mancipateur, que de la capacitĂ© des fĂ©dĂ©rations de convaincre les pouvoirs publics de soutenir cet objectif et confirmer ainsi que le plein emploi n’est pas qu’une affaire de taux de chĂŽmage, mais bien d’aspirations Ă  crĂ©er collectivement des emplois pour tous.

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