Plus de 7000 postes vacants, des financements anticipés à la baisse, les employeurs de l'éducation populaire ont peu de raison d'être optimistes pour 2025 et appellent à des décisions politiques.
Associations cherchent animateurs
Sept employeurs sur dix dans l'éducation populaire ont des difficultés à recruter. 72,4 % en 2023, 69,3 % en 2024. Le chiffre bouge à peine entre les deux dernières éditions du Baromètre réalisé par Hexopée et Elisfa, les deux syndicats employeurs qui couvrent l'éducation populaire avec le soutien du Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (Fonjep). En 2024, près d'un tiers constatent que la situation s'est aggravée.
Ces derniers chiffres inscrivent la tendance au manque d'attractivité de certains métiers du lien, du soin et du care, ainsi que nous l'avons décrypté dans notre récent dossier Comment rehausser l'attractivité des métiers de l'ESS.
Faiblesse salariale
Selon le baromètre, qui a permis d'interroger 2126 structures (soit 40% des emplois des branches ECLAT, ALISFA, HLA, TSF et Sport), ce sont 7372 postes qui ne trouvaient pas leurs candidats. La moitié sont des postes d'animateur ou animatrices permanents (1674) et saisonniers (1885). Quatre raisons principales sont exprimées par les sondés pour expliquer cette défection :
- La faiblesse des rémunérations (71% de répondants),
- Le manque de diplomation ou de formation des candidats (62%),
- Le temps de travail partiel (55%)
- Les perspectives d'évolution (50%).
Maintien des financements
Pour tenter d'inverser la tendance, les partenaires sociaux ont négocié et revalorisé fortement les minimums conventionnels ou encore en revalorisation le Contrat d'engagement éducatif (une revalorisation qui attend encore un décret pour être effective). Mais les perspectives sont moroses du fait des appels à la rigueur budgétaires et de coupes annoncées dans le Projet de loi de finance tant dans les ministères que pour les collectivités territoriales. Ces dernières sont pourtant un maillon essentiel des financements des associations de l'éducation populaire.
Spectre d'une récession d'activité
Pour la première fois depuis le lancement du baromètre, la part des CDI baisse dans les projets de recrutement, passant de 40 à 34 % en 2025. Au plan national, Hexopée et Alisfa craignent "une logique récessionniste" qui touchera tant les recrutements que le niveau d'activité des organisations et donc de leurs bénéficiaires ou usagers. C'est pourquoi ces organisations en appel à la mise en place d'une Conférence des financeurs. "C'est aujourd'hui d'investissement et de visibilité sur le long terme dont [les associations] ont besoin", explique le communiqué.
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