La Conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social a débouché sur l'annonce, par le Premier ministre Jean Castex, d'un alignement des mesures du Ségur de la santé au profit du secteur non-lucratif et des travailleurs sociaux de l'action éducative. Une victoire qui engage le secteur à travailler sur l'attractivité du secteur et des métiers à plus long terme.
Le 18 février marque l'aboutissement d'une mobilisation des salariés et organisations employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social entamée au lendemain du Ségur de la Santé. La revalorisation salariale de 183 euros net par mois avait laissé de côté l'ensemble des structures non-lucratives, ainsi que les travailleurs sociaux qui souffraient dès lors un désavantage concurrentiel, alors même que la moyenne des salaires atteint 1770 euros/mois net. Soit plus du tiers des effectifs salariés dans l'Economie sociale et solidaire.
Ce rétablissement de l'égalité de traitement entre le public et le privé devrait contribuer à limiter la défection des salariés des associations sur des métiers en tension. L'ensemble des organisations (UDES, Nexem, Croix-Rouge Française, Fehap, Uniopss) saluent cette décision et la réussite de leur mobilisation qui avait conduit, il y a quelques semaines encore à des journées de grève pour attirer l'attention du grand public à l'approche de cette Conférence des métiers.
Le chantier de l'attractivité de métiers
Pour autant, les organisations employeurs et l'Uniopss relève que cette revalorisation est un point de départ pour travailler en profondeur sur l'attractivité des métiers de ces activités, que ce soit en terme de formation, de création de passerelles afin d'offrir l'opportunité de parcours professionnels qui offrent des perspectives d'évolution de carrière attrayante.
" Les causes profondes qui ont conduit à ces décisions attendues nécessitent des engagements durables et structurels pour l’ensemble du secteur. Les organisations employeurs ont rappelé lors de la conférence, la nécessité d’un accompagnement de long terme de l’Etat et des Départements pour bâtir, avec les partenaires sociaux, une filière professionnelle essentielle à la cohésion sociale du pays ", expliquent la Fehap, Nexem et la Croix-Rouge. Ces trois organisations se sont engagées à produire une nouvelle convention collective unique pour leur secteur.
L'Etat a décidé d'encourager ce travail par le déblocage d'une enveloppe supplémentaire de 500 millions d'euros dont le coût sera, tout comme la revalorisation salariale, pris en charge aux deux tiers par l'Etat et le dernier tiers par les Départements. " Cet accompagnement devra couvrir concrètement, d’une part, le renforcement du financement des formations et la valorisation des métiers et, d’autre part, la lutte contre la sinistralité à travers un programme national de prévention ", ont déclaré les trois organisations d'employeurs.
L'Uniopss, elle, reconnait l'engagement que représente ces annonces pour le secteur : " ces annonces, à la fois en termes de revalorisation salariale, mais aussi de renforcement des carrières, devront avoir des impacts sur la qualité de l’accueil, sur les services apportés aux enfants, aux jeunes, aux personnes adultes protégées, à celles en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Cette amélioration de la qualité reste notre préoccupation principale et répond à notre conception des conditions dignes de suivi et d’accompagnement des plus fragiles ".
L’UDES salue, par ailleurs " l’annonce de garantir « la survie » des 350 centres de soins infirmiers (CSI), au travers d’une enveloppe évaluée à 4 millions d’euros. En effet, ces structures essentielles dans les QPV et les zones très rurales avaient été exclues de l’avenant 43 portant révision de la classification des emplois et du système de rémunération des salariés de la branche de l’aide, de l’accompagnement des soins et services à domicile ".