Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Economie sociale et solidaire (ESS) et à la Vie associative, a présenté sa feuille de route le 14 septembre et partagé son enthousiasme d’être en charge du « ministère qui sait que nous faisons mieux ensemble, que tout seul. »
ESS et bataille culturelle
C’était en quelque sorte un premier rendez-vous. Marlène Schiappa s’est déjà beaucoup déplacée depuis sa nomination au gouvernement. Elle a reçu nombre d’acteurs de l’Economie sociale et solidaire et de la vie associative. Mais ce 14 septembre, la ministre a réuni pour la première fois les représentants du secteur pour se présenter et dévoiler sa feuille de route. Ministre à la tête d’un cabinet paritaire (4 femmes, 4 hommes), fondatrice et ancienne présidente d’association, communicante, auteure, créatrice d’une entreprise à impact (si elle n’avais pas été rappelée au gouvernement après les élections législatives..), mère de famille… Marlène Schiappa souhaitait qu’on la connaisse mieux et notamment ses expériences qui la lient à son portefeuille ministériel. Elle n’en revendique pas pour autant une posture d’experte du secteur. Au fil de ses rencontres, la ministre a bien saisi les seuils d’irritabilités des uns et des autres sur le périmètre de l’Economie sociale et solidaire. Et si elle revendique l’enjeu de mieux communiquer pour gagner la bataille culturelle de l’ESS, « l’acronyme PTCE gagne en précision ce qu’il perd en force de communication », la ministre s’en remet aux acteurs : « je saurais toujours vous entendre comme les spécialistes du sujet. »
Projecteurs sur le bénévolat
Marlène Schiappa a dressé une liste de priorités qui commanderont ses actions à venir. A commencer par répondre à un certain nombre de simplification (accès aux subventions, agrément Esus…) demandées par les structures.
Mais l’une des grandes priorités qui ressort de cette feuille de route sera de valoriser le bénévolat associatif car : « les associations sont le ciment de notre République, le poumon de notre vie démocratique ». Le bénévolat sera mis sous les projecteurs lors des grands événements comme les Jeux olympiques et paralympiques, et la certification des compétences acquises par le bénévolat dans le cadre d’une valorisation d’acquis d’expérience (VAE) fait partie des chantiers de la Loi Travail en préparation. Et la ministre souhaite encourager le mécénat de compétence.
Elle souhaite travailler à un pacte de confiance entre l’Etat et les associations. Un souhait qui pourrait se heurter au passif du Contrat d’engagement républicain que Marlène Schiappa a défendu en tant que ministre déléguée à la Citoyenneté, place Beauvau.
Une loi Schiappa ?
Pour l’ESS, les Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) continueront d'être soutenus, via un Appel à manifestation d'intérêt de 1,5 millions d’euros ciblant une quinzaine de PTCE engagés sur l’économie circulaire. Les Contrats à impact seront eux aussi continués avec une dizaine de nouvelles signatures pour début 2023. La ministre a réaffirmé sa volonté d’user de la commande publique comme levier d’activité pour l’ESS et les associations. « J’irai chercher des marchés et de l’argent, je serai votre VRP », a-t-elle lancé.
Marlène Schiappa a évoqué, par ailleurs, la nécessité d’évaluer et reprendre ce que la Loi cadre de 2014, dite Loi Hamon, a apporté au secteur et comment, dix ans après, elle pourrait être prolongée. Rien ne dit que cela débouchera sur un texte de loi proprement dit. Des ajustements législatifs successifs pourraient suffire.
Dialoguer avec les acteurs
En termes de calendrier, Marlène Schiappa a précisé deux échéances de court terme : le 27 septembre, elle réunira le Haut Conseil à la Vie associative et « tout début octobre », elle procédera à l’installation du Conseil supérieur de l’ESS.
En conclusion de cette feuille de route, Marlène Schiappa n’a pas fait de détail sur son engagement ministériel : « Utilisez-moi, je n’ai pas fait vœu de silence et de sobriété en terme de communication (…) je ne cherche pas à faire la Une des journaux, je l’ai déjà faite », a-t-elle précisée avec humour avant de conclure : « je suis prête à m’inscrire dans une action collective. »