L'Uniopss et la CNAPE réagissent après la diffusion du reportage de Zone interdite sur "le nouveau scandale des enfants placés" sur M6.
M6 diffuse deux reportages en deux ans
Un premier reportage avait été diffusé en 2020, celui diffusé dimanche soir n'a pas changé de ton et montre les défaillances et travers de structures chargées de la protection de l'enfance.
"Déjà en 2020, à l’occasion d’un reportage sur le même sujet, nous partagions notre indignation face à de telles défaillances et l’exigence d’y remédier au plus vite. Nous condamnons avec la plus grande force ces pratiques maltraitantes et plus largement toute forme de violence faite aux enfants" expliquent l'Uniopss et la Cnape.
Mais ces deux fédérations associatives demandent aussi : " À quand un reportage sur la protection concrète, assurée toute l’année, pour des centaines de milliers d’enfants et de jeunes victimes de violences intrafamiliales, de mineurs isolés ou en voie d’exclusion ?".
Pénurie de professionnels
" Nous sommes disponibles pour montrer aussi en quoi la protection de l’enfance agit pour leur bénéfice, alors que le cours de leur vie demandait aide et soutien. L’ensemble de la société gagnerait à mieux connaître la protection de l’enfance au-delà des effets de loupe entretenus par des reportages à charge."
Le véritable scandale, selon l'Uniopss et la Cnape, serait dans l'absence de mesures à même de changer la situation à date : " Il y a deux ans, « Zone Interdite » mettait l’accent sur la difficulté d’être éducateur et assistant familial au quotidien, sur les conditions de travail exigeantes, et sur l’impuissance des professionnels face à certains enfants aux problématiques multiples. En l’absence de réaction, les conséquences montrées dans ce nouveau reportage étaient inéluctables : la protection de l’enfance fait face à une pénurie de professionnels et les recrutements de personnes sans qualification s’avèrent nécessaires pour mettre en oeuvre les mesures de protection. Aujourd’hui, des établissements et services ne sont plus en capacité d’accueillir des enfants et sont contraints de fermer. Cette crise est le fruit d’une déconsidération de longue date des professionnels, qui subissent également de plein fouet les carences d’autres secteurs et en particulier de la pédopsychiatrie. Nous demandons des mesures d’ampleur pour les revaloriser. Sans action immédiate la situation ne fera que s’aggraver. Au-delà des dysfonctionnements pointés dans le reportage, qui protégera alors les enfants ? Une seule vie d’enfant brisée, par une société qui n’a pas su le protéger, est un drame de trop. Et l’énième cri d’alarme de ce reportage, en est le reflet."