Dans une enquête réalisée courant février, Le Mouvement associatif montre que l'inflation a un impact négatif sur les associations tant du fait de la hausse des charges que de son impact sur les adhérents, usagers et bénévoles. Des impacts qui varient selon la taille de l'association ou encore sa fonction employeuse.
Plus d'une association sur deux touchée
L'inflation touche les associations et de plusieurs façon. Le Mouvement associatif a fait réalisé une enquête flash par Recherche & solidarités qui quantifie précisément l'impact de l'inflation sur l'activité des association. Elle s'appui sur les réponses de 2789 rseponsables associatifs interrogés dans le courant du mois de février.
Environ la moitié des associations disent subir l'inflation. Comme tout organisation gestionnaire d'un budget, l'élévation des coûts de l'énergie influe sur les moyens financiers des associations (61 % évoquent l'augmentation des prix de l'alimentation et du matériel, 44 % le coût de l'énergie). Mais leurs moyens sont aussi réduits du fait de la désaffection des adhérents ou des bénévoles pris dans leurs propres difficultés financières. Les associations sans salariés sont les plus impactées (52 %) tandis que le coût de l'énergie touche les trois quart des associations employeuses (76 % des associations de plus de 50 salariés contre 44 % des associations non employeuses).
Réduction de l'activité
Le contexte inflationiste a poussé 38 % des associations sondées à annuler ou adapter leurs activités. Des témoignages d'association permettent de préciser la diversité de ces adaptations/annulations. Beaucoup d'association qui utilisent des locaux publics à titre gratuit ont du trouver des solutions alternatives, faute de chauffage dans leur équipement habituel durant les mois d'hivers. D'autre ont tout bonnement annulé des activités par crainte de ne pas en retirer le bénéfice escompté.
Bouclier tarifaire pour les associations ?
Le bas blesse aussi sur l'information des associations relatives aux aides disponibles. Le sondage a posé la question de la connaissance des dispositifs chargés de garantir le bouclier tarifaire de l'énergie. Des dispositifs ouverts aux associations et pourtant 52 % d'entre elles ne les connaissent et 29 % estiment ne pas être concernées. Quand aux 11 % restant, 2 % (principalement les plus gros associations) les utilisent, 5 % disent en étudier la faisabilité et 4 % ont abandonné face à la complexité.
Pistes d'amélioration
Pour Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif, il est impératif de faire mieux connaître les dispositifs d'aide "même si cela ne couvre pas toutes les difficultés".
Le Mouvement souhaite aussi pousser auprès du gouvernement des mesures pour les associations employeuses afin de faire face aux augmentation des salaires rendues nécessaires ou prévues dans le cadre de conventions collectives et aux besoins de recrutement. Le Mouvement associatif voit dans la révision de la taxe sur les salaries, l'opportunité d'un "souffle d'air" qui aiderait l'activité. Certains députés pensent aussi à l'abrogation de la taxe d'habitation pour les associations. Autre mesure étudiée : transformer en crédit d'impôt l'actuelle réduction d'implot pour frais de déplacement des bénévoles.
Autant de pistes qui sont déjà d'actualité puisque le projet de loi de finance commence déjà à occuper les équipes ministérielles et à Bercy.
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