[CHIFFRE CLE] En France, 11 % des habitants, rencontre des difficultĂ©s pour ĂȘtre suivi par un mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste faute de professionnels en nombre suffisant et dâune rĂ©partition peu Ă©galitaire sur le territoire.
Les médecins manquent
11 %, câest peu statistiquement. Mais câest beaucoup dĂšs lors que lâon parle de santĂ© et dâaccĂšs aux soins de premier recours. Plus dâun français sur dix vit sur un territoire oĂč le nombre de mĂ©decins est insuffisant pour suivre correctement lâensemble des patients. Plus grave, ce chiffre est en forte augmentation puisquâil Ă©tait de 7,6 % en 2012 (source : Observatoire Place de la SantĂ© 2020, MutualitĂ© française). La premiĂšre raison est arithmĂ©tique. Nous ne formons pas assez de mĂ©decins en France. Sur ce point, il faudra attendre lâeffet de lâouverture du numerus clausus et lâESS ne peut faire grand-chose sauf Ă offrir, comme câest le cas Ă Laval, lâopportunitĂ© Ă des jeunes mĂ©decins retraitĂ©s de prolonger leur pratique professionnelle en les salariant un jour par semaine dans un centre de santĂ© (Ă©couter notre podcast Une mĂ©decine gĂ©nĂ©rale, plusieurs gĂ©nĂ©rations de mĂ©decins).
Inégalités villes, périphéries, rural
La deuxiĂšme raison est gĂ©ographique. De nombreuses zones rurales Ă la population vieillissante peinent Ă remplacer leurs mĂ©decins, contrairement aux grandes agglomĂ©rations. Mais lâinĂ©galitĂ© territoriale existe aussi entre des centres-villes cossus et des villes moyennes ou des quartiers populaires denses oĂč, lĂ encore, le nombre de mĂ©decins ne suffit pas. Selon lâObservatoire Place de la santĂ© de la MutualitĂ© française, quand Paris affiche 242 gĂ©nĂ©ralistes pour 100 000 habitants (seul le dĂ©partement des Hautes-Alpes fait mieux avec 248), les dĂ©partements lâEure, lâAin ou lâAisne ne dĂ©passent pas les 129 gĂ©nĂ©ralistes pour 100 000 habitants, tout comme certains dĂ©partements franciliens comme la Seine-Saint-Denis et ceux de la grande couronne.
LâESS lutte contre les inĂ©galitĂ©s
Sur ce point, lâESS contribue depuis des dĂ©cennies Ă limiter lâimpact de cette dĂ©sertification mĂ©dicale. En proposant des centres de santĂ© associatifs et mutualistes lĂ oĂč les mĂ©decins manquent) et ce sans dĂ©passement dâhonoraires (Ă©couter notre entretien en trois parties avec Romain Guerry). 1 emploi de la santĂ© sur 4 en milieu rural est le fait dâune association, une mutuelle ou encore des fondations qui reprĂ©sentent 15 % de lâemploi ESS en santĂ©, principalement dans des Ă©tablissements hospitaliers (Associations : 73 % de lâemploi et mutuelles : 12 %), selon lâAtlas de lâEconomie sociale et solidaire.
Centres de santé
Mais lâESS favorise aussi les pratiques professionnelles collectives qui contribuent Ă la qualitĂ© du soin et des conditions dâexercice et sont aujourdâhui plĂ©biscitĂ©es. En apportant, aussi, une solution salariĂ©e et des Ă©quipes qui permettent au mĂ©decin de se concentrer sur le soin, plutĂŽt que sur la gestion administrative. Plus de la moitiĂ© des 957 centres de santĂ© mĂ©dicaux sont gĂ©rĂ©s par une association (437) ou une mutuelle (67) (chiffres 2021 de la FĂ©dĂ©ration nationale des Centres de santĂ©). Le renforcement du soutien Ă ces formes dâexercices de la mĂ©decine est un enjeu aujourdâhui, autant que le soutien aux innovations promues par lâESS, que ce soit la santĂ© communautaire ou les coopĂ©rations territoriales qui remettent la santĂ© au cĆur des prĂ©occupations des collectivitĂ©s, tout comme des citoyens.